Débat "L'Agriculture en Campagne" à Barcelonne

Le temps était menaçant samedi matin, mais Jean Furet était bien décidé à assister au débat auquel participait entre autres Gérard Onesta, député européen Vert et vice-président de ce parlement. Et c'est en vélo qu'il s'y est rendu... Bravo donc et merci pour le petit compte-rendu qu'il nous a fait parvenir.

Ce débat était une organisation du journal Sud-Ouest.
Etaient invités :
- Bernard Malabirade (éleveur/exploitant, 48 ans, FDSEA du Gers).
- G. Labazée (vice-président PS du conseil régional d’Aquitaine).
- D. Guarrigue (député-maire UMP de Bergerac).
- P. Kauffmann (professeur de science économique à l'université de Bordeaux).
- Gérard Onesta (député européen Vert, vice-président du Parlement Européen.
- François Bayrou, candidat UDF à la présidence de la république.

L’animateur pour introduire le débat à demandé à Bernard Malabirade de retracer son parcours professionnel tout en évoquant ses problèmes et ses attentes : regret de ne pas être aussi libre que les espagnols concernant la culture des OGM - espoir de nouveaux débouchés avec la filière bio carburants - non maitrise des cours, vulnérabilité face aux crises - touche d’amertume envers certains voisins souvent en vacance du fait des 35 heures - (sa dernière supplique fort exprimée) qu’attend-t-on pour créer de nouveaux stokages d’eau ? Etc… etc..
Puis P. Kauffmann a fait une analyse brillante sur le poids de l'agriculture dans les échanges avec les rapports de force qui existent (rapport un peu compliqué cependant pour les non-initiés).
G. Labazée a stigmatisé la gestion libérale et ultra-libérale des politiques en la matière au sein des institutions européennes mais François Bayrou l'a repris en lui suggérant d'en toucher deux mots à M. LAMY (beaucoup ont alors éclaté de rire).
D. Garrigue est favorable au bio-carburant, création de réserves d'eau et agriculture à grande d'échelle car il faudra nourrir les habitants de la planète de plus en plus nombreux...
Gérard (ne s'est pas dérobé.. dans un contexte plutôt hostile...) et il dénonce les moyens ridiculement faibles octroyés à l'Europe pour le domaine agricole. Il prend vigoureusement à parti tous les politiques présents afin qu'ils participent avec toute leur énergie à augmenter significativement ces moyens. Il dénonce les courbes ahurissantes des besoins en eau réclamés par certains rapports. Il fait ressortir le triste bilan écologique du bio éthanol. Rappelle le lien qualité alimentation/santé. Le tout illustré par des chiffres faisant apparaître que nous sommes des nantis même dans le milieu agricole et que donc on pourrait partager beaucoup plus.
François Bayrou apporte de l'émotion en relatant la mort de son père tué dans un accident de tracteur alors qu'il avait 15 ans. Puis il a dénoncé vivement l'OMC pour les aberrations des cours qu'elle fixe. Il évoque les difficultés du paysan africain qui ne peut plus vendre son produit devenu non concurrentiel, ce qui génère misère et émigration... (NDLR - Ceci nous l'avons écrit et répété sans cesse depuis bientôt trente ans, c'est bien que François Bayrou le reprenne à son compte aujourd'hui, mais que n'a-t-il agi dans ce sens lorsqu'il avait le pouvoir !).
Parmi les questions de la salle : on retiendra celles du président de la FDSEA des Landes sur les réserves d'eau, les bio-carburants, la retraite, etc.).
(NDLR - On note une nouvelle fois ici la ritournelle habituelle de la FDSEA, qu'elle soit des Landes ou du Gers - voir ce qu'écrit M. Dauzère président gersois jusqu'à ces derniers jours - mais également de l'UMP reprise ici par M. D. Garrigue).
D'après les notes de Jean Furet
Michel Bordes