Billet d'humeur
de la part d’un adhérent de la Confédération Paysanne du Gers
de la part d’un adhérent de la Confédération Paysanne du Gers
Depuis plusieurs semaines dans le département du Gers, nous assistons à la volonté de mise en culture de plusieurs centaines d’hectares de maïs OGM. Cette tentative de passage en force de la part des organismes stockeurs et des semenciers n’est pas innocente : c’est la politique du fait accompli.
Alors que le projet de loi sur les OGM est reporté sine die, c’est à chaque agriculteur tenté par cette culture de bien réfléchir aux conséquences de sa décision. Au delà des aspects nouveauté et potentiel de rendement supplémentaire mis en avant par leurs promoteurs, ils reste quelques détails à régler :
Alors que le projet de loi sur les OGM est reporté sine die, c’est à chaque agriculteur tenté par cette culture de bien réfléchir aux conséquences de sa décision. Au delà des aspects nouveauté et potentiel de rendement supplémentaire mis en avant par leurs promoteurs, ils reste quelques détails à régler :
- Tout d’abord le coût de ses semences, on parle 30 euros de plus par ha par rapport à un hybride classique.
- Alors que les producteurs de maïs semence sont contraints de respecter un isolement de 200 à 400m pour éviter les pollutions génétiques, pour les cultures OGM des zones tampons de 25m suffiraient… ?
- En cas de déclassement d’un champ de maïs voisin, qui paiera l’indemnisation pour le manque à gagner ? Le semencier ? La coopérative ? L’agriculteur propriétaire du champ OGM ?
- Un débouché important pour le maïs, ce sont les amidonniers de l’Europe du Nord ( plusieurs milliers de tonnes à des prix intéressants ). Or, ils refusent les OGM, d’où la mise en place d’une double filière de récolte dans les organismes stockeurs. Qui paiera les surcoûts des transports, de logistique, de récolte induits par cette double filière ?
- Lors de la récolte, à la sortie d’un champ OGM et avant le battage d’un maïs de classe A destiné à l’amidonnerie, quel entrepreneur acceptera d’arrêter la moissonneuse, plusieurs dizaines de minutes, pour vidanger les vis, nettoyer le coupe, l’entrée du convoyeur, les grilles et la trémie ?
- Quel transporteur prendra le temps de vérifier la propreté des caisses de son camion à chaque transport ?
Un autre argument, c’est la résistance aux mycotoxines : le maïs bt c’est l’arme absolue ! Alors que le « bon sens paysan » peut être aussi efficace: rotation des cultures, broyage et enfouissement des résidus de récolte, choix variétal, date de récolte plus précoce…
Ne cédons pas aux sirènes des agro-industriels, ils ne voient que leurs intérêts et face à une possible disqualification de la filière maïs par les OGM, ils laissent les producteurs se débrouiller seuls : Ce ne sont pas des mécènes !
Ne cédons pas aux sirènes des agro-industriels, ils ne voient que leurs intérêts et face à une possible disqualification de la filière maïs par les OGM, ils laissent les producteurs se débrouiller seuls : Ce ne sont pas des mécènes !
1 commentaire:
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