samedi 6 décembre 2008

L’alternative écologiste

Le texte d’orientation adopté à Lille le samedi 6 décembre 2008

Nous sommes aujourd’hui confrontés à une crise globale. Les crises environnementale, énergétique, sanitaire, sociale, agricole, alimentaire, économique, démocratique et identitaires, se cumulent et s’interpénètrent. Elles mettent en péril l’avenir de la planète et des hommes et des femmes qui y vivent et vivront.
L’évidence actuelle de la crise donne hélas raison aux écologistes. Longtemps lanceurs d’alertes, ils portent désormais la responsabilité immense d’apporter les solutions politiques pour une transformation écologique et sociale à la hauteur des enjeux.
L’urgence à agir est criante. La crise climatique et les menaces sur la biodiversité en cours sont le résultat d’un mode de développement, dont les effets catastrophiques pèseront avec plus d’intensité sur les couches populaires, au Nord comme au Sud, qui paieront encore plus cher que les autres. La dégradation de notre environnement, l’épidémie de cancers, l’impact nuisible des substances toxiques sur la santé nous obligent à repenser nos modes de vies.
Les crises financières qui secouent le monde sont inscrites dans le fonctionnement de notre modèle d’accumulation. Elles sont le résultat d’un système économique où l’accroissement exponentiel des profits au détriment des salaires et de la redistribution a produit surendettement, famines, précarité généralisée, spéculations financières et la crise économique et sociale d’ampleur qui démarre. Elle est le symptôme convulsif d’un système qui, en détruisant les ressources naturelles et en reniant les compromis sociaux hérités des luttes du mouvement ouvrier, a sapé jusqu’aux bases de sa propre existence. Les dérégulations de la finance mondiale ont permis de prolonger le rythme de consommation des Américains et de la croissance chinoise basée sur les exportations, amplifiant la crise des ressources naturelles tout comme le fait le niveau de consommation des pays de l’OCDE. Aujourd’hui, la crise des subprimes et de la finance déréglementée va accélérer la restructuration du capitalisme et amplifier la paupérisation d’une partie de la population. Déjà des milliers d’emplois disparaissent sous couvert du ralentissement de la demande mondiale, et plongent nos concitoyens dans une précarité inadmissible quand des milliards sont promis, sans contrepartie, au système financier.
Les politiques libérales menées en France et en Europe depuis trente ans, accélérées par la droite au pouvoir, ont amplifié la crise. Du libéralisme à tout crin désormais mâtiné d’interventionnisme, on ne peut rien espérer. Face à cette situation, les solutions ne peuvent être dans la « refondation » ou la « moralisation » du capitalisme prônées par l’UMP, le MoDem, voire une partie de la social-démocratie, mais dans la remise en cause du système lui-même : l’accumulation physique du capital arrive aujourd’hui à des limites de raréfaction.
Les Verts ne sauraient se satisfaire de plans de relance -français et européens- limitant leurs ambitions au sauvetage des établissements bancaires ou assurantiels qui ont précipité la chute. Les menaces du moment sont ailleurs : ce sont la transformation de l’économie planétaire en économie casino, la relégation des pays du Sud au rôle d’atelier manufacturier du Nord, la ruine des agricultures paysannes, la programmation des conflits pour les ressources, qui devraient mobiliser tous les efforts de la communauté internationale. Le prochain débat européen sera l’occasion de préciser les propositions du Parti Vert Européen pour défendre la conversion écologique de l’économie : le développement de secteurs économiques ciblés, la décroissance de l’empreinte écologique, le progrès social et la réduction des inégalités.
La crise écologique touche d’abord les plus précarisés, alors que ne cessent de se creuser les inégalités. Illisibilité et versatilité des politiques économiques, cadeaux fiscaux aux plus riches, remise en cause des droits sociaux et régressions en matière de droit du travail : les politiques menées sont dangereuses socialement, plus encore dans un contexte où le chômage progresse. Elles accroissent la précarisation. Cette dégradation des conditions de vie s’accompagne du retour d’un ordre conservateur, criminalisant toutes les couches de la société, des mineurs aux acteurs des mouvements sociaux. C’est l’autonomie et la capacité d’agir de chacune et chacun qui sont aujourd’hui remis en cause, au détriment des libertés publiques. Cette montée du contrôle social et sécuritaire est le pendant de la montée des inégalités.
Parce qu’ils sont convaincus que l’action politique a du sens et qu’ils ont fait le choix de l’engagement et de l’action pour une société solidaire, conviviale, respectueuse des différences, de la planète et des générations futures, avec une qualité de vie pour chacun et chacune, Les Verts n’entendent pas rester spectateurs mais proposer des solutions et contribuer à leur mise en œuvre.

Choisir la société du mieux vivre !

La crise environnementale et la crise économique actuelle appellent des réponses novatrices autres qu’une nouvelle relance par la consommation. Alors que nous sommes face à un choix de civilisation, tant la droite que la gauche traditionnelle persistent à promettre une simple relance de la croissance, feignant d’ignorer que les ressources de la planète sont finies.
La remise en question de notre mode de développement passe impérativement par la réduction de l’empreinte écologique des êtres humains sur la planète, et prioritairement celle des pays les plus riches, ce qui implique un profond changement vers une économie qui donne à chacune et chacun, à commencer par les plus défavorisé-es, une qualité de vie meilleure. Nous devons aller vers une société plus égalitaire, plus coopérative, et plus douce à vivre. Cela passe par une décroissance globale de la consommation d’énergie et de matière première dans le cadre d’une transition économique vers une société de mieux être, une décroissance sélective, équitable et solidaire qui permette de rétablir un équilibre de long terme entre les besoins de l’humanité, de toute l’humanité, et les ressources de la planète. C’est un choix positif de civilisation pour améliorer la qualité de vie et la justice sociale.
Alors que le système marchand semble prétendre aujourd’hui pouvoir se repeindre de vert, que pointe l’inflation des discours masquant la pauvreté des actes et que beaucoup aimeraient croire qu’énoncer ce qu’il faut faire suffira à le mettre en œuvre, nous savons que le changement sera tout sauf simple. Il ne s’agit pas simplement de « verdir » à la marge des habitudes individuelles, de prendre le temps de réorienter, pas à pas des politiques publiques qui resteraient pour l’essentiel gaspilleuses et factrices de destruction des ressources. Il s’agit d’agir à la hauteur des enjeux, en admettant que les faits sont plus graves, l’ampleur des crises plus profondes que nous ne l’avons parfois dit nous-mêmes, qu’elles n’auraient peut-être pas été si les solutions que nous préconisions avaient été plus tôt mises en œuvre, que le seul critère de « durabilité » ne sera pas à la hauteur des enjeux.
Nous voulons faire croître la qualité de vie de chacun et faire disparaître la précarité. Nous voulons développer les transports collectifs, les énergies renouvelables, l’agriculture biologique, des logements de qualité accessibles à tous... Nous voulons faire décroître les pollutions de toute sorte, les déchets, la consommation d’énergie et en finir avec l’énergie nucléaire et les OGM.
Il est urgent de lutter contre le consumérisme, la société de gaspillage et du tout marchand. Nous proposons un mode de développement alternatif, qui passe notamment par la conversion écologique de l’économie, avec la mise en place de modes de production et de consommation plus sobres et plus efficaces, la relocalisation des activités et une nouvelle répartition des richesses. Loin d’un monde triste, austère, et autoritaire nous proposons au contraire l’espoir d’une société plus solidaire et d’une qualité de vie améliorée à travers une transition démocratique vers un autre modèle économique, cette transition ne pouvant en aucun cas être imposée d’en haut par la contrainte d’Etat suppose bien au contraire l’approfondissement continu de la démocratie sous toutes ces formes.
Ce projet pour la société implique la mise en place d’un nouveau pacte social, qui inclut le revenu social garanti, le partage des richesses et du temps de travail, l’amélioration des conditions de travail et des droits sociaux des salariés. Car il ne s’agit pas de perdre notre vie à la gagner mais bien de travailler mieux et moins pour vivre mieux, grâce aux progrès et conversions technologiques, à une meilleure répartition des biens, à la production de produits durables, réparables et de qualité.
Face aux défis actuels pour les hommes et la planète, incarnés par la crise alimentaire mondiale, les conflits d’appropriations de matières premières qui se raréfient ou encore avec les premiers réfugiés climatiques, il est urgent d’apporter des réponses globales à des problématiques écologiques qui ne connaissent pas de frontières. Conscients que ce n’est pas seulement au niveau national que nous pourrons agir de manière suffisante, nous défendons la mise en place d’un gouvernement européen qui permette une rupture des politiques économiques libérales et productivistes pour des politiques de développement solidaire et soutenable écologiquement.

Une écologie pour toutes et tous : pour une justice environnementale

Parce que nous défendons une écologie de l’émancipation, la nouvelle société écologiste que nous appelons de nos vœux doit être celle de l’égalité réelle des droits. Les modèles néo-conservateurs isolent les individus, renforcent les dominations et détruisent les liens qui fondent les sociétés. A l’opposé, nous souhaitons l’instauration d’une société conviviale, démocratique, qui rejette les autoritarismes.
Il est temps de sortir des politiques du tout répressif et du nouvel ordre sécuritaire qu’on ne peut malheureusement reprocher à la seule droite. Défenseur des droits de l’homme et des libertés publiques, nous mettrons fin aux zones de non-droit comme les centres de rétention et aboliront les lois d’exception qui font de tous les citoyens des terroristes potentiels.
La justice commence à l’échelle internationale, en établissant de nouveaux rapports Nord/Sud qui permettent un développement soutenable des pays du Sud. La dette écologique des pays du Nord doit être reconnue et la dette financière des pays du Sud effacée
L’immigration est dans la majorité des cas un choix de la misère : tant que les rapports économiques entre pays resteront identiques elle est inéluctable. Elle sera accrue par les changements climatiques. Contre l’Europe forteresse, nous devons penser une politique d’ouverture à l’échelle européenne, faisant de l’immigration une richesse et non une menace.
Nous sommes féministes : il est temps d’agir pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes. Nous voulons œuvrer pour un deuxième âge de l’égalité, qui garantisse une égalité du partage des temps de la vie et la garantie d’un salaire égal pour un travail égal.
Notre écologie lutte contre toutes les discriminations : sociales, économiques, d’origine réelle ou supposée, liées aux handicaps, à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre, aux choix de vie individuels. Elle se fixe comme objectif la conquête de nouveaux droits porteurs de l’émancipation des individus, respectueuse de la laïcité et de la dignité humaine.

Rassembler l’écologie pour transformer la société

Le projet des écologistes est aujourd’hui au cœur de la rupture nécessaire avec une conception des s politiques héritées de la révolution industrielle. Alors que se poursuit une recomposition politique d’ensemble, les Verts, lors du Conseil National Inter Régional de septembre 2008, ont fait le choix pour les élections européennes du rassemblement de toute la mouvance écologiste se réclamant de l’antilibéralisme et de l’antiproductivisme, de l’écologie associative, de l’écologie de mouvement et de celles qui dans les institutions transforment les politiques publiques. Nous voulons créer des convergences avec tous, celles et ceux qui sur le terrain dans les combats de chaque jour qu’ils soient environnementaux, sociaux ou sociétaux, créent et inventent le monde de demain, les nouvelles manières de vivre et de travailler. Le rassemblement de José Bové aux proches de Nicolas Hulot est le premier pas important de cette volonté de rompre avec le modèle libéral et productiviste actuel.
Parce que notre projet est global, nous faisons de l’Europe un échelon central de la transformation que nous appelons de nos vœux. Les Verts participeront donc avec des militants de la mouvance écologiste, et leurs partenaires régionalistes, aux listes Europe Ecologie, dans le cadre du Parti Vert Européen. Porteurs d’un projet transnational, ces listes revendiqueront l’originalité portée par le « Manifesto » du Parti Vert Européen d’une volonté européenne de changer la politique et les orientations productivistes et libérales de l’Union Européenne, comme le décline le manifeste du rassemblement des écolos, il s’agit de changer d’ère dans un nouveau projet de civilisation.
En France, Les Verts prendront toute leur place dans ce rassemblement avec la société civile, sans hégémonisme. Ils proposeront la mise en place de comités locaux du rassemblement aptes à l’incarner sur le terrain et dans la société. Riche de sa diversité, ce projet devra poursuivre sa volonté de s’élargir à l’ensemble de la mouvance écologiste : défenseurs de la biodiversité, altermondialistes, militants de l’éducation populaire, décroissants, défenseurs des droits humains... Il devra de même chercher des rapprochements avec le mouvement syndical. Les Verts prendront les initiatives nécessaires (prise de position politique, prise de contacts, positions portées au sein du Comité de campagne du rassemblement...) afin de concrétiser cette volonté d’élargissement. Alors que des forces politiques même neuves, portent des idées souvent déjà vieillissantes, le rassemblement des écologistes proposera une autre Europe, une nouvelle Europe.
Ni eurosceptiques, ni eurobéats, nous considérons le niveau européen comme particulièrement pertinent pour mettre en œuvre notre projet de société. Ecologiste, elle devra être un lieu d’élaboration d’un autre modèle de développement. Fédérale, elle reconnaîtra sa diversité culturelle. Démocratique, elle garantira la représentation de tous ses citoyens en agissant pour la transparence de ses institutions et pour un Parlement aux compétences renforcées. Pacifique, elle s’attachera à œuvrer pour la non-violence et le désarmement à l’échelle mondiale. Sociale, elle garantira à toutes et à tous des droits sociaux dignes. Solidaire, elle permettra la mise en place de services publics pour tous les citoyens et citoyennes qu’ils soient de niveau européen, national ou local. Ouverte, elle poursuivra son processus notamment avec la Turquie qui a vocation à intégrer l’Union Européenne.

Réaliser l’alternative

C’est dans la continuité de ce choix d’ouverture des Européennes, que Les Verts œuvreront pour construire une alternative pour les échéances de 2012. Dans la continuité du rassemblement de l’écologie aux européennes, ils porteront leur projet avec une double volonté : d’une part, poursuivre et amplifier le rassemblement de l’écologie, d’autre part œuvrer pour que se constitue en 2012 une majorité avec les gauches, portant un projet de transformation réelle. Le rassemblement du « peuple de l’écologie » n’est pas contradictoire avec le choix d’un rassemblement avec toutes les gauches. L’alternative naîtra du rassemblement des gauches et des écologistes et pas d’une recomposition néo-centriste dominée par le Modem.

Poursuivre le rassemblement de l’écologie

Les Verts veulent poursuivre leur ouverture et la construction d’un rassemblement de l’ensemble des écologistes au-delà de l’élection européenne. Sans préjuger ni de ses modes, ni de ses formes, Les Verts s’engagent à tout mettre en œuvre pour continuer à œuvrer en ce sens. Dès le lendemain des européennes sera organisé un bilan partagé avec l’ensemble des acteurs des listes Europe Ecologie, nous déciderons avec eux des modalités de la poursuite du rassemblement. Pour leur part, Les Verts proposeront des initiatives permettant d’inscrire dans la durée ce travail en commun fait au sein des collectifs locaux pendant la période électorale et de l’élargir encore plus à toute la diversité de la mouvance écologiste en continuant le processus des Etats généraux de l’Ecologie Politique et de la transformation sociale décidé par le CNIR et commencé dans plusieurs régions.

Lors des élections régionales, amplifier la dynamique du rassemblement sur la base de la transformation écologique et donc sociale

Les Verts, sont aujourd’hui des acteurs majeurs des politiques novatrices mises en œuvre par les régions. L’action de celles-ci montre l’importance du fait régional, du pluralisme des majorités que la majorité présidentielle cherche à remettre en cause par la réforme du mode de scrutin. Un des enjeux de notre participation à de futures majorités avec la gauche sera la généralisation des expériences innovantes en matière d’économie des territoires, d’économie solidaire, d’environnement, d’agriculture biologique, de formation professionnelle. Et plus globalement de réorientation des priorités économiques. Si Les Verts tirent un bilan plutôt positif de leur participation à la plupart des majorités régionales avec la gauche, l’union est une tension permanente car force est de constater que nos partenaires étant trop souvent dans un accompagnement de la crise, seuls les écologistes défendent une transformation écologiste radicale des politiques régionales.
La mutualisation de l’action des élus Verts dans les régions nous donne aujourd’hui la capacité de porter des projets exigeants et autonomes et de présenter des listes qui les incarnent. Les Verts devront porter leurs positions devant les électeurs, défendant l’originalité de leur projet dans la garantie de l’autonomie de leur pensée et de leur action lors des échéances de 2010.
En s’appuyant sur la dynamique créée lors des élections européennes, Les Verts chercheront à permettre une présence forte de listes de l’écologie aux élections régionales. Au niveau national, ils manifesteront une volonté politique globale de mettre en avant leur autonomie et aideront à la mise en place de ces listes écologistes. Si des changements importants du mode de scrutin survenaient, le CNIR évaluerait la situation. Conformément à notre fédéralisme et à nos statuts les choix définitifs de stratégie seront arrêtés dans chaque région.
Après les régionales une convention nationale, dont les modalités seront fixées par un CNIR, se réunira pour préparer les échéances de 2012 (législatives et présidentielle).

En 2012, donner force et contenu au changement

Nous devons dès maintenant penser 2012 pour que l’opposition d’aujourd’hui, et plus particulièrement les forces de l’écologie, soient en capacité de proposer une alternance qui ne se coule pas dans le moule de la mondialisation libérale comme celles de ces dernières décennies, mais soit une alternative crédible à la hauteur des enjeux avec lesquels l’humanité doit faire face en ce début du XXIe siècle.
Les Verts entendent donc préparer, en amont la double échéance, présidentielle et législatives, et s’engager pour qu’une majorité alternative à Nicolas Sarkozy et à l’UMP l’emporte dans les urnes.
Face aux urgences, l’écologie devra être en mesure de peser et de transformer les politiques publiques à l’échelle nationale bien au-delà des politiques d’accompagnement qui font trop souvent les programmes du Parti socialiste comme des positionnements proclamatoires de ceux qui refusent d’assumer les responsabilités qui permettent de transformer les politiques publiques.
L’écologie portera un projet alternatif de civilisation. C’est cette volonté et ce projet qui demandent à ce que Les Verts préparent les conditions d’une candidature de l’écologie politique à l’élection présidentielle.
La préparation de l’alternative écologiste et solidaire passe par la construction d’une coalition majoritaire face à Sarkozy : il faudra donc travailler les conditions d’accords programmatiques et électoraux avec l’ensemble des gauches sans exclusives, du Parti socialiste à l’appel de Politis, du PRG au Parti communiste,... Nous refusons une unité de façade entre appareils face à Nicolas Sarkozy mais en privilégiant un processus collectif de la base au sommet qui mutualise, avec tous ceux qui sont prêts à exercer des responsabilités exécutives, les expériences de l’écologie dans sa diversité et de toute les gauches, politique, sociale, associative, intellectuelle. L’objectif n’est pas d’avoir raison tout seul mais de changer le monde ensemble.
Cela demande d’anticiper et de participer à l’élaboration de lieux collectifs de discussions et de propositions. Ces discussions devront mettre à plat nos divergences (croissance, politique d’immigration, services publics, nucléaire...) en vue de déterminer et de construire ensemble un programme de gouvernement exigeant et de haut niveau, échéancé, portant sur l’ensemble des domaines de la vie publique et mettant l’écologie au cœur des politiques à mener.
Nous prenons en compte la recomposition des gauches en cours. Il appartient à notre mouvement de jouer son rôle dans cette période incertaine. Il est de notre responsabilité d’y faire valoir les urgences et les solutions écologistes.

Les Verts, pivot d’une écologie politique mobilisée

A l’aube de leur vingt-cinquième anniversaire, Les Verts sont porteurs d’un projet et d’une histoire. Forts de cet héritage et dans sa continuité, ils souhaitent aujourd’hui donner à leur parti-mouvement un nouveau départ.
Ce nouveau départ se fait d’abord par une plus grande ouverture des Verts vers la société. Si le parti s’est réformé, il doit aujourd’hui continuer en permanence à s’adapter et à évoluer. En réformant nos modes d’adhésion, d’accueil et de formation nous devons être capable de féminiser, rajeunir, rendre notre sociologie plus proche de la diversité de la société française.
Nous devons être capables de mobiliser l’ensemble des ressources militantes existant dans notre parti et plus largement au sein du rassemblement de l’écologie. Elle doit aussi se faire dans le renouvellement de notre réflexion en dotant la mouvance écologique d’une Fondation permettant d’organiser un lien permanent avec ceux qui innovent dans la mouvance intellectuelle et associative. Par ailleurs un Comité Scientifique pourra s’ouvrir aux experts issus du milieu associatif, renforçant ainsi notre projet politique, créant un lien supplémentaire entre les Verts et la mouvance de l’écologie.
Enfin, nous appelons de nos vœux des lieux d’échanges et d’élaboration collective, dont la forme reste à imaginer avec l’ensemble des écologistes désireux d’inventer ensemble le monde de demain et pour ce faire inventer les nouvelles formes politiques nécessaires.

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