mercredi 23 décembre 2009

Retour sur le Conseil du Grand Toulouse

Réélection des représentants du Grand Toulouse à Tisséo

Incontestablement le temps fort de la séance...

Depuis mercredi dernier, Pierre Cohen avait fait connaître sa volonté de prendre la présidence de Tisséo, ce qui impliquait l’éviction de l’actuel président, Stéphane Coppey. Première étape de ce coup de force, la démission de huit des dix représentants de la Communauté urbaine au Syndicat mixte des transports en commun (SMTC), les deux représentants non démissionnaires étant les Verts Stéphane Coppey et Michèle Bleuse. La délibération soumise au vote (à télécharger en bas de cette page) proposait la réélection des dix membres.
Les élus Verts ont contesté la légalité de cette dernière, et demandé que le vote se limite au renouvellement des huit membres démissionnaires.

Voici l’intervention d’Antoine Maurice :

Monsieur le Président,
Cette délibération m’oblige à examiner point par point les motivations sur lesquelles elle prétend s’appuyer – et je vais vous montrer pourquoi elles ne tiennent pas.
Elle fait ainsi état de « Dissensions au sein des représentants du Grand Toulouse »…

... « Sur la gestion du syndicat » :
Sur ce terrain, l’action du président de Tisséo a été tout à fait louable : les statuts du SMTC obligent à la concertation et nous avons, pour notre part, toujours privilégié le dialogue à la confrontation. Et la ligne qui a été tenue, en concertation avec les élus et les structures concernés, l’a été dans le respect des institutions et de nos engagements politiques.
Malgré les difficultés, le travail accompli par Stéphane Coppey en 20 mois de présidence porte ses fruits :
  • la mise en place d’une nouvelle tarification dès septembre 2008 avec le ticket Tribu,puis la mise en oeuvre du tarif à 10 Euros pour les moins de 26 ans
  • l’amélioration de l’information aux voyageurs, du cadencement, des horaires et de la desserte de zones stratégiques telles que le Cancéropôle,
  • l’ouverture de la concertation autour de la ligne Garonne et le lancement des études des projets d’extension de la ligne de tramway.
En outre, il a animé la révision du Plan de déplacements urbains qui va, après des décennies d’immobilisme, doter l’agglomération d’un programme ambitieux de transports. Cette révision conduite avec le souci d’une réelle cohérence avec le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale), trace une perspective crédible, surtout à l’heure où, impératifs de lutte contre le changement climatique oblige, l’attentisme n’est plus permis.
Ces actions ont par ailleurs amélioré la visibilité du réseau Tisséo dans l’agglomération, auprès de ses habitants, des associations et des entreprises qui la font vivre.
Stéphane Coppey a donc toute la confiance des élus Verts pour poursuivre la mission que notre majorité, ainsi que le Conseil Syndical de Tisséo, lui ont confié, et nous sommes opposés à son remplacement injustifié à la tête du syndicat.

... « Sur l’orientation à donner à la politique des transports »
Les dissensions dont vous faites état pour justifier ce vote nous apparaissent purement fictives. Car les élus Verts, dont Michèle Bleuse et Stéphane Coppey, ne se sont jamais opposés sur les orientations à donner à la politique des transports. En effet, l’ensemble du groupe des élus Verts s’est prononcé favorablement aux évolutions de gouvernance de la politique transports, en votant pour le principe de la récupération de la compétence au niveau de la Communauté urbaine, en votant la création d’un Epic pour la gestion du réseau. De même, nous ne nous sommes pas opposés à la création d’un syndicat de type SRU, à partir du moment où les responsables des collectivités trouveraient un terrain d’entente pour la mise en oeuvre de cet espace de dialogue. Enfin, nous avons voté, en total accord avec les majorités dans lesquelles nous siégeons (que ce soit au niveau de la ville de Toulouse, au niveau du Grand Toulouse, ou au niveau de toutes les communes qui ont eu à se prononcer sur le document), les avis à l’égard du projet de PDU. Pour toutes ces raisons, nous n’acceptons pas que des élus de notre groupe soient rendus responsables de difficultés dans la politique de développement des transports.

... « Sur le mouvement de grève entamé le 14 décembre dernier »
Je veux tout d’abord rappeler que ce mouvement de grève s’est inscrit dans un climat social national difficile. Les grèves également en cours à Paris sur le RER en témoignent. A Toulouse, au-delà du ras le bol des conflits entre les différentes collectivités, qui exaspèrent bien au-delà des syndicats, les revendications du personnel portaient essentiellement sur des revalorisations salariales. Elles datent de 2006.

Pour le groupe des élus Verts, il y avait urgence à résoudre ce conflit social.
Je parle à l’imparfait… Car ce matin, le Président de Tisséo a reçu l’intersyndicale. Il avait d’ailleurs souhaité associer les vice-présidents du SMTC – et vous-même - à cette démarche. Ces derniers n’ont pas pu – ou voulu - participer à ce rendez-vous. Prenant ses responsabilités, le président de Tisséo a abouti à un accord. Nous nous réjouissons du prochain rétablissement du service, dont les perturbations on suffisamment pénalisé les Toulousains ces jours derniers.
Et monsieur le Président, force est de constater que ce conflit aurait pu être résolu dès mercredi, si vous n’aviez pas jugé opportun d’ajouter de la confusion en annonçant unilatéralement votre volonté de prendre la présidence de Tisséo.
En réalité, et pour les élus Verts, les difficultés de fonctionnement du SMTC résultent en premier lieu d’une situation financière difficile. Aussi les solutions sont-elles à rechercher dans le dialogue entre collectivités capables de participer au financement des infrastructures à venir, Communauté urbaine du Grand Toulouse, Sicoval, SITPRT, la CAM, Conseil général...
En revanche, nous restons tout à fait ouvert aux discussions qui permettront de s’adapter à l’évolution institutionnelle de la gouvernance des transports à laquelle nous avons souscrit.
Nous considérons que ce vote ne concerne que les élus démissionnaires, dont Michèle et Stéphane Coppey ne sont pas.
Aussi, pour toutes ces raisons, nous considérons que le motif avancé pour procéder au renouvellement de l’ensemble des délégués du Grand Toulouse au SMTC est fallacieux et en tout état de cause étranger au bon fonctionnement du SMTC et de la Communauté urbaine. L’article L 2121-33 du Code général des collectivités territoriales n’a donc pas vocation à s’appliquer.
C’est pourquoi nous considérons qu’il y a lieu aujourd’hui de ne renouveler que les huit élus démissionnaires, en vertu de l’article L5211-8 alinéa 4 du code général des collectivités territoriales. Nous ne nous associerons pas à une démarche remettant en cause les mandats d’élus communautaires n’ayant pas démissionné ni commis de fautes politiques.
Nous vous demandons donc de procéder à la seule élection des huit représentants du Grand Toulouse démissionnaires du SMTC.

Pour plus d'informations, voir le site des Elus Verts de Toulouse en cliquant sur l'image :







Le communiqué d'Europe Ecologie Midi-Pyrénées :


La triple rupture des engagements de Pierre Cohen

La situation actuelle à Tisséo trouve sa source dans les profonds antagonismes entre les décideurs des diverses collectivités territoriales qui ont compétence en matière de transports dans l'agglomération toulousaine. La tentative d'instrumentalisation des revendications du personnel, ou encore du désarroi des passagers ne change rien à cette vérité première : c'est l'autoritarisme du maire de Toulouse qui est en cause, et c'est un secret de polichinelle que de rappeler que de nombreuses voix au sein de son propre parti l'ont souligné depuis longtemps.
Pour leur part, l'ensemble des élu(e)s et militant(e)s écologistes redisent ici publiquement leur estime et leur soutien à Stéphane Coppey, toujours Président de Tisséo. Stéphane, dont les capacités techniques hors pair sont unanimement saluées par les élus de tous bords, est d'abord un homme de consensus qui a toujours placé la solidarité territoriale, l'ambition environnementale et la rigueur budgétaire au coeur du Plan de Déplacement Urbain, tandis que les querelles politiciennes extérieures ne cessaient de vider ce PDU de force, donc de sens. Il a encore montré ses qualités en négociant une sortie de la crise sociale, permettant ainsi aux usagers des transports en commun de retrouver un service normal.
Au travers de la décision brusque, aussi unilatérale que méprisante, et qui se traduit par l'éviction des délégués Verts à Tisséo, le Maire de Toulouse et le Parti Socialiste, avec la complicité des élus communistes et radicaux, démontrent à nouveau leur incapacité de respecter une quelconque forme d'engagement.
D'abord leur engagement vis-à-vis des citoyens - et notamment des usagers - car vouloir retirer, au moment où l'urgence climatique est de plus en plus criante, leurs responsabilités aux écologistes au sein de Tisséo, c'est avant tout avouer que le Maire de Toulouse abandonne tout projet de transports ambitieux, moderne et de qualité, respectueux de l'environnement comme des équilibres financiers.
Ensuite leur engagement - écrit - vis-à-vis de leurs partenaires politiques, démontrant en cela que leur démon de l'hégémonisme prévaut sur toute forme de loyauté et ce, sur fond de sordides querelles internes et d'incapacité viscérale à se remettre en cause.
Enfin leur engagement vis-à-vis des militants même du Parti Socialiste car la ferme décision exprimée par ces derniers de mettre fin à tout cumul de mandats est foulée au pied par la boulimie de Pierre Cohen qui - pourtant déjà désigné par les médias "Premier Cumulard de France" - entend ajouter la fonction de Président de Tisséo à celle de Maire, à celle de Président de la Communauté Urbaine, à celle de Député, à celle de Président du Cancéropôle et à celle de Président du Smeat (!)...
Il est dès lors évident que, malgré les tentatives de manipulation de masquer la réalité en minimisant les conséquences de ses agissements, cette triple rupture ne pourra rester sans effets sur les relations au sein du Conseil Municipal comme au niveau du Grand Toulouse.
Chaque citoyen(ne) comprendra également que ces pratiques datées d'une époque que l'on espérait révolues - pratiques qu'il conviendra de sanctionner tôt ou tard dans les urnes - pèseront désormais très lourd dans toutes les relations entre écologistes et socialistes.
Le changement ne se proclame pas, il se démontre. La confiance ne se décrète pas, elle se mérite.

Pour plus d'infos sur Europe Ecologie Midi-Pyrénées cliquez sur l'image :



1 commentaire:

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Félicitation à tous ceux qui veillent pour le bon déroulement de ce magnifique blog !!