organisée par le Comité Europe-Ecologie de Plaisance du Touch
avec Elie Brugarolas, Isabelle Meiffren, Marie-Christine Pons,
Alain Lipietz et Gérard Onesta.
avec Elie Brugarolas, Isabelle Meiffren, Marie-Christine Pons,
Alain Lipietz et Gérard Onesta.

En ouverture de la soirée, Alain Lipietz (économiste, chercheur CNRS, expert international et ancien député européen) rappela que le succès des écologistes aux élections européennes 2009 avait été dû en grande partie au fait que c'étaient les anti-écologistes qui étaient responsables de la crise ; cela conforte la nécessaire et urgente conversion écologique de l'économie, face au libéralisme, à la Finance, au productivisme du secteur industriel et agricole vers une conversion verte.
Quelques éléments historiques : le grand modèle capitaliste a duré de 1980 jusqu'en 2005, mais les énormes profits liés à la croissance rapide de la production (2006-2008) ont au moins maintenu la pauvreté et la mise en concurrence des travailleurs du monde entier ; nous nous retrouvons dans la même situation qu'en 1930 : période de forte production et de baisse de la consommation et donc de recours à l'emprunt à des taux élevés = « subprimes » américains).
Simultanément, arrive la crise écologique, reposant sur deux éléments majeurs :
- la crise énergétique, du fait de l'évolution du prix des énergies fossiles ( le baril de pétrole était à 150 $ en 2008 ) ;
- les conséquences de l'effet de serre : catastrophes climatiques (tempête 1999, sécheresse 2003, 3 années consécutives de sécheresse en Australie -grenier du monde-) réduction de l'offre alimentaire, alors que les Indiens et les Chinois aspirent à consommer comme les européens (automobile; alimentation, en observant qu'il faut 10 à 15 fois plus d'espaces pour produire des protéines animales que végétales) ; la « folie des agro-carburants » est apparue, ainsi que l'explosion des prix des denrées alimentaires, ceci alors que, depuis 2008, la F.A.O. alerte sur la sous-alimentation qui frappe 1/6 des populations (1 milliard d'hommes).
Arrive l'année 2008, avec l'arrêt des remboursements des emprunts souscrits par les familles américaines (donnant priorité à l'alimentaire et aux déplacements liés aux emplois), et l'apparition d'une crise du marché monétaire, affectant le monde entier.
Les Etats interviennent pour maintenir et relancer les activités bancaires et s'engagent à la «moralisation» du système international. Mais, il suffit que la croissance reprenne pour que le prix du baril reprenne son augmentation ( 85 $ début 2010 ) …
La réponse des écologistes : un véritable « New Deal Vert », avec un partage des richesses, pour adopter de nouveaux modèles de production et de consommation : donc, une décroissance des « productions dangereuses », et une croissance des « bonnes pratiques ». Un tel programme de conversion de l'économie a pour objectif la baisse reconnue indispensable de 30% d'émission de gaz à effet de serre (G.E.S.) d'ici 2020; des exemples sont donnés : une suppression de 3,5 millions d'emplois dans l'industrie automobile permettra de créer 8 millions d'emplois dans les transports collectifs / dans l'agriculture, la conversion en bio fournira + 40% d'emplois.
Commandée en 2009 par le parlement européen, une étude du CNRS français montre que la transformation écologique entraînera 650.000 emplois supplémentaires en France (dont 160.000 en Ile de France).
«Remettre du travail humain, changer les habitudes de chacun, pour économiser nos ressources» .
• Autres crises à freiner : la faillite des budgets publics, notamment de protection sociale, et les nouveaux besoins liés au vieillissement de la population : le développement de ces emplois de services aux personnes - emplois non-délocalisables au service de la collectivité – nécessite des formes spéciales d'aides publiques au « tiers secteur » (coopératives, mutuelles et associations).
D'où la réponse écologiste à ces crises (alimentaire, environnementale, emploi, solidarité, ..) :
- dans les compétences du conseil régional, pour les marchés publics de restauration collective des lycées, de transports, du bâtiment-isolation des logements, de la formation-conversion,
- avec une mobilisation citoyenne, collective et individuelle (changement des habitudes de vie et de consommation).
Deuxième intervenante, Isabelle Meiffren (conseillère énergie-climat), pour qui la sortie de crise sera obligatoirement écologique, annonça une bonne nouvelle: pour la 2ème année consécutive, la puissance installée avec des énergies renouvelables (éolien, solaire, ...) est supérieure aux modes traditionnels. L'isolation des bâtiments contribue aussi grandement aux économies de ressources.
Le sujet du « bilan carbone » du territoire permet de comprendre que 15% à 18% des rejets de G.E.S. proviennent de l'alimentation.
Le projet d' Europe Ecologie comprend des objectifs ambitieux, pour 1/3 sous forme d'effort financier, et pour 2/3 dans les choix des équipements et dans les pratiques individuelles, avec une forte volonté de lutte contre la précarité énergétique et sociale.
Pour Elie Brugarolas, ingénieur, chargé de projets internationaux, les richesses de Midi-Pyrénées (naturelles et industrielles) sont des atouts forts du schéma régional de développement économique; celui adopté par l'actuel conseil régional sera revu, avec des clauses systématiques d'éco-conditonnalité, avec un travail prospectif (évolution du secteur aéronautique) , avec la révision du modèle de tourisme (notamment en montagne), et surtout des productions agricoles.
Plusieurs secteurs seront développés: les emplois verts, la commande publique (restauration, bâtiments,..), les filières (éco-entreprises, agriculture bio., les bâtiments Haute Qualité Environnementale, ..) , le groupement solidaire d'entreprises pour répondre aux appels d'offres des grands projets, les pôles régionaux d'innovation, avec des contrats d'appui de reconversion écologique (avec des exigences à caractère sociétal), démarches coordonnées avec d'autres conseils régionaux pour des emprunts à taux réduits, préférence aux garanties d'emprunts plutôt qu'aux subventions, sollicitations d'aides européennes (appel à projets), encourager l'essaimage, l'intégration du développement durable dans les projets d'entreprises,...
Ce sera Marie-Christine Pons, directrice de S.C.O.P., qui aborda ensuite le sujet de l'économie sociale et solidaire, pour en rappeler l'importance en Midi-Pyrénées : 11 % des entreprises (surtout en Haute-Garonne) et 14 % des emplois (surtout en milieu rural) ; ces structures du « tiers secteur » ont la capacité de développer de nouveaux emplois, avec la spécificité de l'équité sociale (dans l'objet statutaire, comme maisons de retraite, aides à domicile, ...) et du mécanisme de prise de décision (1 personne = 1 voix ).
Europe Ecologie compte apporter à ce secteur économique le même soutien, avec la volonté de le rendre visible ( y compris pour les fonds de garantie ) et de le faire passer de 15 à 25% ; l'enjeu n'est pas la financiarisation, mais l'intérêt est de bien vivre et travailler sur le territoire.
Le débat avec la salle ( env. 80 personnes ) se développa autour de quelques sujets principaux :
* coût élevé du photovoltaïque / Allemagne : Alain Lipietz s'éleva contre la dérive capitaliste choquante, qui veut maintenant « faire du vert partout»;
* coopération avec Israël : l'actuel conseil régional aide aux programmes d'échanges (nanotechnologies, biotechnologies, santé-médecine) , alors que ce pays n'est pas exemplaire ; Gérard Onesta rappela ses oppositions très marquées à des aides du Parlement européen, annonçant que la coopération décentralisée sera multipliée par 5, et ira vers les pays du Sud, que notre système a spolié. Cette position de refus d'aider Israël sera un signal politique.
* le changement profond attendu dans le vaste territoire de Midi-Pyrénées : Alain Lipietz confirme qu'Europe Ecologie apporte une vision d'ensemble et a démontré que les élus ont les moyens d'appliquer la volonté des citoyens. Beaucoup de français sont d'accord avec nos objectifs, mais pas sur la méthodologie; l'exemple, pendant la seconde guerre, de l'industrie de l'armement a prouvé que l'industrie peut se reconvertir vite et en profondeur ; l'enjeu écologique nécessite le même effort !
Gérard Onesta, ancien vice-président du parlement européen, et tête de la liste Europe Ecologie pour ces élections régionales 2010 développa plusieurs points importants de sa réflexion:
− le rassemblent E.E. s'intéresse à l'économie, et ses propositions se traduisent pas des créations-reconversion d'emplois;
− le retard dans la filière aéronautique, et son devenir;
− le développement de nouvelles activités, dans une économie pour l'épanouissement de tous;
− le poids majeur de l'agglomération toulousaine / territoires ruraux ;
− le vieillissement de la population ;
− la notoriété de Midi-Pyrénées, notamment en Europe: faiblesse de la représentation à Bruxelles;
− le changement nécessaire des marchés financiers;
− l'excès du consumérisme : ex.: le projet d'hyper centre commercial à Plaisance du Touch;
− la vie politique : hier, le parlement européen a réélu Barroso (91 % des voix socialistes en sa faveur !);
− les moyens de la Région : faible budget (inférieur à celui de la Ville de Toulouse) ;
− volonté d'introduire l'éco-conditionnalité dans l'octroi des aides du conseil régional;
− nécessaire exemplarité : transports, tourisme, marchés publics, garanties bancaires,..
− intérêt de négocier des emprunts à plusieurs régions, en exigeant la déontologie des banques (sièges sociaux,..)
Il annonça enfin que le programme de la liste E.E., élaboré d'une remarquable façon participative, sera publié dans quelques jours, et que les 107 candidats ont prouvé depuis longtemps qu'ils ne trahiront pas tous ces engagements.
Quelques éléments historiques : le grand modèle capitaliste a duré de 1980 jusqu'en 2005, mais les énormes profits liés à la croissance rapide de la production (2006-2008) ont au moins maintenu la pauvreté et la mise en concurrence des travailleurs du monde entier ; nous nous retrouvons dans la même situation qu'en 1930 : période de forte production et de baisse de la consommation et donc de recours à l'emprunt à des taux élevés = « subprimes » américains).
Simultanément, arrive la crise écologique, reposant sur deux éléments majeurs :
- la crise énergétique, du fait de l'évolution du prix des énergies fossiles ( le baril de pétrole était à 150 $ en 2008 ) ;
- les conséquences de l'effet de serre : catastrophes climatiques (tempête 1999, sécheresse 2003, 3 années consécutives de sécheresse en Australie -grenier du monde-) réduction de l'offre alimentaire, alors que les Indiens et les Chinois aspirent à consommer comme les européens (automobile; alimentation, en observant qu'il faut 10 à 15 fois plus d'espaces pour produire des protéines animales que végétales) ; la « folie des agro-carburants » est apparue, ainsi que l'explosion des prix des denrées alimentaires, ceci alors que, depuis 2008, la F.A.O. alerte sur la sous-alimentation qui frappe 1/6 des populations (1 milliard d'hommes).
Arrive l'année 2008, avec l'arrêt des remboursements des emprunts souscrits par les familles américaines (donnant priorité à l'alimentaire et aux déplacements liés aux emplois), et l'apparition d'une crise du marché monétaire, affectant le monde entier.
Les Etats interviennent pour maintenir et relancer les activités bancaires et s'engagent à la «moralisation» du système international. Mais, il suffit que la croissance reprenne pour que le prix du baril reprenne son augmentation ( 85 $ début 2010 ) …
La réponse des écologistes : un véritable « New Deal Vert », avec un partage des richesses, pour adopter de nouveaux modèles de production et de consommation : donc, une décroissance des « productions dangereuses », et une croissance des « bonnes pratiques ». Un tel programme de conversion de l'économie a pour objectif la baisse reconnue indispensable de 30% d'émission de gaz à effet de serre (G.E.S.) d'ici 2020; des exemples sont donnés : une suppression de 3,5 millions d'emplois dans l'industrie automobile permettra de créer 8 millions d'emplois dans les transports collectifs / dans l'agriculture, la conversion en bio fournira + 40% d'emplois.
Commandée en 2009 par le parlement européen, une étude du CNRS français montre que la transformation écologique entraînera 650.000 emplois supplémentaires en France (dont 160.000 en Ile de France).
«Remettre du travail humain, changer les habitudes de chacun, pour économiser nos ressources» .
• Autres crises à freiner : la faillite des budgets publics, notamment de protection sociale, et les nouveaux besoins liés au vieillissement de la population : le développement de ces emplois de services aux personnes - emplois non-délocalisables au service de la collectivité – nécessite des formes spéciales d'aides publiques au « tiers secteur » (coopératives, mutuelles et associations).
D'où la réponse écologiste à ces crises (alimentaire, environnementale, emploi, solidarité, ..) :
- dans les compétences du conseil régional, pour les marchés publics de restauration collective des lycées, de transports, du bâtiment-isolation des logements, de la formation-conversion,
- avec une mobilisation citoyenne, collective et individuelle (changement des habitudes de vie et de consommation).
Deuxième intervenante, Isabelle Meiffren (conseillère énergie-climat), pour qui la sortie de crise sera obligatoirement écologique, annonça une bonne nouvelle: pour la 2ème année consécutive, la puissance installée avec des énergies renouvelables (éolien, solaire, ...) est supérieure aux modes traditionnels. L'isolation des bâtiments contribue aussi grandement aux économies de ressources.
Le sujet du « bilan carbone » du territoire permet de comprendre que 15% à 18% des rejets de G.E.S. proviennent de l'alimentation.
Le projet d' Europe Ecologie comprend des objectifs ambitieux, pour 1/3 sous forme d'effort financier, et pour 2/3 dans les choix des équipements et dans les pratiques individuelles, avec une forte volonté de lutte contre la précarité énergétique et sociale.
Pour Elie Brugarolas, ingénieur, chargé de projets internationaux, les richesses de Midi-Pyrénées (naturelles et industrielles) sont des atouts forts du schéma régional de développement économique; celui adopté par l'actuel conseil régional sera revu, avec des clauses systématiques d'éco-conditonnalité, avec un travail prospectif (évolution du secteur aéronautique) , avec la révision du modèle de tourisme (notamment en montagne), et surtout des productions agricoles.
Plusieurs secteurs seront développés: les emplois verts, la commande publique (restauration, bâtiments,..), les filières (éco-entreprises, agriculture bio., les bâtiments Haute Qualité Environnementale, ..) , le groupement solidaire d'entreprises pour répondre aux appels d'offres des grands projets, les pôles régionaux d'innovation, avec des contrats d'appui de reconversion écologique (avec des exigences à caractère sociétal), démarches coordonnées avec d'autres conseils régionaux pour des emprunts à taux réduits, préférence aux garanties d'emprunts plutôt qu'aux subventions, sollicitations d'aides européennes (appel à projets), encourager l'essaimage, l'intégration du développement durable dans les projets d'entreprises,...
Ce sera Marie-Christine Pons, directrice de S.C.O.P., qui aborda ensuite le sujet de l'économie sociale et solidaire, pour en rappeler l'importance en Midi-Pyrénées : 11 % des entreprises (surtout en Haute-Garonne) et 14 % des emplois (surtout en milieu rural) ; ces structures du « tiers secteur » ont la capacité de développer de nouveaux emplois, avec la spécificité de l'équité sociale (dans l'objet statutaire, comme maisons de retraite, aides à domicile, ...) et du mécanisme de prise de décision (1 personne = 1 voix ).
Europe Ecologie compte apporter à ce secteur économique le même soutien, avec la volonté de le rendre visible ( y compris pour les fonds de garantie ) et de le faire passer de 15 à 25% ; l'enjeu n'est pas la financiarisation, mais l'intérêt est de bien vivre et travailler sur le territoire.
Le débat avec la salle ( env. 80 personnes ) se développa autour de quelques sujets principaux :
* coût élevé du photovoltaïque / Allemagne : Alain Lipietz s'éleva contre la dérive capitaliste choquante, qui veut maintenant « faire du vert partout»;
* coopération avec Israël : l'actuel conseil régional aide aux programmes d'échanges (nanotechnologies, biotechnologies, santé-médecine) , alors que ce pays n'est pas exemplaire ; Gérard Onesta rappela ses oppositions très marquées à des aides du Parlement européen, annonçant que la coopération décentralisée sera multipliée par 5, et ira vers les pays du Sud, que notre système a spolié. Cette position de refus d'aider Israël sera un signal politique.
* le changement profond attendu dans le vaste territoire de Midi-Pyrénées : Alain Lipietz confirme qu'Europe Ecologie apporte une vision d'ensemble et a démontré que les élus ont les moyens d'appliquer la volonté des citoyens. Beaucoup de français sont d'accord avec nos objectifs, mais pas sur la méthodologie; l'exemple, pendant la seconde guerre, de l'industrie de l'armement a prouvé que l'industrie peut se reconvertir vite et en profondeur ; l'enjeu écologique nécessite le même effort !
Gérard Onesta, ancien vice-président du parlement européen, et tête de la liste Europe Ecologie pour ces élections régionales 2010 développa plusieurs points importants de sa réflexion:
− le rassemblent E.E. s'intéresse à l'économie, et ses propositions se traduisent pas des créations-reconversion d'emplois;
− le retard dans la filière aéronautique, et son devenir;
− le développement de nouvelles activités, dans une économie pour l'épanouissement de tous;
− le poids majeur de l'agglomération toulousaine / territoires ruraux ;
− le vieillissement de la population ;
− la notoriété de Midi-Pyrénées, notamment en Europe: faiblesse de la représentation à Bruxelles;
− le changement nécessaire des marchés financiers;
− l'excès du consumérisme : ex.: le projet d'hyper centre commercial à Plaisance du Touch;
− la vie politique : hier, le parlement européen a réélu Barroso (91 % des voix socialistes en sa faveur !);
− les moyens de la Région : faible budget (inférieur à celui de la Ville de Toulouse) ;
− volonté d'introduire l'éco-conditionnalité dans l'octroi des aides du conseil régional;
− nécessaire exemplarité : transports, tourisme, marchés publics, garanties bancaires,..
− intérêt de négocier des emprunts à plusieurs régions, en exigeant la déontologie des banques (sièges sociaux,..)
Il annonça enfin que le programme de la liste E.E., élaboré d'une remarquable façon participative, sera publié dans quelques jours, et que les 107 candidats ont prouvé depuis longtemps qu'ils ne trahiront pas tous ces engagements.
Rédigé par Marie-Claire Gotti et Jacques Lesponne
Comité Europe Ecologie du Gers
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