La santé en danger : on rappelle les réservistes !

Pour avoir assisté dernièrement à l'Assemblée générale du Comité gersois pour le développement et la défense de l'hôpital public, Le Pic Vert était inquiet.
Outre les soucis financiers, il a pû apprendre que le Centre Hospitalier était parfois dans l'obligation "d'emprunter" du personnel soignant à une clinique privée...
Il sait également que du personnel soignant de l'hôpital public "effectue un complément de carrière" dans le privé après son départ en retraite ! Le bruit court d'ailleurs que des "responsables influents de la sphère syndicale" seraient dans ce cas... Bref, si Le Pic Vert ne comprend pas cette attitude en contradiction avec l'engagement de parfois toute une vie, le propos d'aujourd'hui est ailleurs...
Savez-vous que les infirmier(e)s en retraite sont démarchés par le DRH qui leur propose de reprendre du service ?
Mais si, c'est vrai !
Après parfois plusieurs années de retraite même... et avoir signé un engagement de ne plus travailler pour faire valoir ses droits à ladite retraite !

Voici le courrier reçu dernièrement par une infirmière retraitée (depuis près de 3 ans) :

J'ai l'honneur de vous faire connaître que les personnels infirmiers récemment retraités peuvent retravailler s'ils le décident. En effet, le cumul d'une pension C.N.R.A.C.L. avec un traitement ou avec une autre pension est possible dans certains cas si le traitement brut annuel, hors indeminités familiales ou résidentielles, ne dépasse pas le tiers de la pension ajouté à 6 329,40 euros.

En cas de difficulté momentanée de recrutement infirmier, la D.R.H.R.S. envisage de rechercher des candidats sachant que la durée du contrat, l'UF d'exercice, les quotités de travail sont négociables.

Si vous êtes intéressé(e), de plus amples renseignements à partir d'une étude personnalisée, peuvent être apportés sur rendez-vous. Etc.

(suivent les coordonnées de la D.R.H.R.S. de l'hôpital public gersois concerné.

On appelle les réservistes vous dis-je !
Certes il faut 3 ans et demi pour former une infirmière mais cette pénurie ne pouvait-elle pas être anticipée ? Il y a peu on a attribué des sommes considérables à des volontaires qui approchaient de l'âge du départ en retraite pour, paraît-il, les remplacer par des jeunes... La manœuvre était facile à voir : à un salaire au plafond on voulait substituer un salaire au plancher !
Mais bon, cela avait au moins le mérite de donner du travail et de l'espoir aux jeunes en question.
Aujourd'hui on fait l'inverse : on veut rembaucher du personnel retraité, qui aura un salaire bien supérieur à celui des jeunes qui attendent de pouvoir entrer dans les écoles ou dans la vie active.
Cette imprévoyance, pour ne pas dire cette incompétence, est une nouvelle page à ajouter au feuilleton qui précipite notre système de santé public vers la faillite et dans les bras des spéculateurs privés.

Le Pic Vert.

PS - Pour la petite histoire, l'infirmière qui m'a transmis cette info n'est pas réceptive à ce type de sirène...