jeudi 29 mars 2007

Crise du système de santé, maladies et environnement : quelles menaces, quelles solutions...

Les Verts du Gers ont organisé une réunion publique le mercredi 28 mars 2007 sur ce thème qui, croyaient-ils, pouvait rassembler un large public... Du professionnel de santé à chaque citoyens tous pouvaient se sentir concernés.


Hélas, équipe de France de foot à la télé ou je ne sais quelle raison ont fait que le public n'a guère répondu à l'invitation. Environ 40 personnes sont venues écouter et interpeller Olivier Labouret (médecin psychiatre à Auch et membre de la Commission Nationale Santé des Verts) et Didier-Claude Rod (docteur en médecine, ancien député européen Vert).

On peut dire que les absents on eu tort et la soirée animée jusqu'au bout n'était interrompue qu'à 23 h 15 par les remerciements d'Olivier...
Vous pouvez retrouver sur le site des Verts du Gers (http://www.lesverts32.org/article.php3?id_article=408) l'intégralité des interventions d'Olivier et de Didier-Claude. Nous nous contenterons ici d'une présentation signée Olivier Labouret.

La crise du système de santé

Notre santé, ce bien personnel et public inestimable, est aujourd'hui plus que jamais en danger. Sur le plan mondial, c'est une baisse de l'espérance de vie dans une cinquantaine de pays du tiers monde, dont la plupart des pays d'Afrique.
Localement dans le Gers, c'est une demande de soins toujours croissante, avec de moins en moins de moyens d'y répondre : démographie médicale en baisse, hôpitaux locaux en manque de personnel, hôpital général en déficit et hôpital psychiatrique saturé...
En France, c'est partout le même constat : si le trou de la Sécurité Sociale reste abyssal (9,7 milliards d'euros en 2006), c'est parce que la santé coûterait trop cher, et les temps sont à la gestion, à la rentabilité, l'efficience, la responsabilisation des acteurs... Derrière ces mots cache-misère, des réformes à marche forcée qui visent en fait à privatiser les soins, au risque d'entraîner la faillite du Service Public : assurés et médecins toujours plus taxés et contrôlés, soins de proximité et de prévention laissés pour compte, réforme hospitalière transformant l'hôpital en entreprise concurrentielle.
Dans le même temps, les dépenses pharmaceutiques explosent (31 milliards d'euros dépensés en médicaments, soit 2 fois plus que la moyenne européenne : succès du marketing et délaissement de la recherche). Cette logique libérale est calquée sur le modèle américain, dont les indicateurs montrent pourtant qu'il est l'un des plus coûteux et des moins efficaces qui soient ! L'état se désengage par là de toutes ses responsabilités, l'individu devient un "consommateur de soins", et la médecine une activité lucrative qui n'investit plus dans la Santé Publique.
Pour preuve de cette dérive socio-économique :
L'aggravation des "maladies de civilisation" liées à la dégradation de l'environnement.
Maladies dégénératives comme les cancers, les maladies cardio-vasculaires, les maladies neuro-dégénratives; manifestations allergiques; obésité et diabète; troubles anxio-dépressifs; nouvelles épidémies infectieuses (SIDA, SRAS, ESB, grippe aviaire, chikungunya...) : ces maladies dont la sévérité et la fréquence augmentent sont directement liées, soit à la pollution de l'air et des sols par des substances chimiques toxiques, soit à des modes d'organisation sociale pathogènes (mondialisation des échanges, sédentarisation urbaine, mauvaises conditions de vie alimentaires, économiques, professionnelles ou de logement...).
L'épidémie de cancers (+ 63 % en 20 ans) est la plus emblématique de l'incapacité de notre société à prévenir les causes de toutes ces maladies : 70 % des cancers ont en effet une cause environnementale. Ils sont essentiellement provoqués par des modes de consommation énergétique et de production agricole particulièrement nocifs pour la santé. La généralisation de la circulation automobile, et celle de l'usage des pesticides, constituent les deux plus grands scandales sanitaires de notre époque, et leur responsabilité dans le réchauffement climatique et l'appauvrissement écologique de la planète est par ailleurs écrasante.

Souffrance psychologique et environnement

L'individualisme contemporain est en crise : la précarisation de l'emploi, l'influence des médias et de la publicité, l'avènement d'une culture d'hyperconsommation, la perte des repères familiaux traditionnels, la prise de conscience désespérante de la crise écologique mondiale : tout concourt à retrancher l'individu dans l'illusion d'un bonheur immédiat et factice.
L'explosion des nouvelles pathologies de la personnalité, l'accroissement des troubles anxio-dépressifs marqués par la perte du sens de l'existence, l'intolérance aux frustrations et le débordement des capacités d'adaptation, sont les symptômes de cette crise historique. La psychiatrie a beau étendre ses missions (prise en charge des troubles du comportement, des toxicomanies, de la délinquance sexuelle, etc.), elle reste enfermée dans un modèle scientiste qui la rend impuissante à résoudre cette problématique en réalité systémique et culturelle, et glisse de plus en plus vers une méthode de contrôle social des comportements individuels déviants.
En fait, pour éprouver pleinement sa liberté, l'individu a besoin de valeurs sociales et de projets d'avenir solides sur lesquels fonder son action : comment pourrait-il s'adapter aux mutations socio-économiques accélérées provoquées par un libéralisme effréné ?

Une refondation écologique du système de santé

Les Verts proposent une réforme de même ampleur que celle de la Libération, en passant d'une logique de soins à une logique de santé basée sur les besoins réels de la population, la préservation de l'environnement et de l'éducation sanitaire.
Pour cela, il faut préserver une Sécurité Sociale solidaire et universelle (financée sur les profits financiers), avec exonération de toutes les taxes pesant actuellement sur les assurés. La médecine de proximité doit être développée : maison de santé, réseaux de soins, rémunération forfaitaire des activités de prévention menées par les médecins généralistes... La réforme hospitalière ultra-libérale basée sur la tarification à l'activité doit être suspendue.
La démocratie sanitaire s'exercera à travers la représentation directe des assurés sociaux dans les Conseils de Santé Régionaux et de Pays. Pour mener leur action, ceux-ci s'appuiront sur 3 agences régionales : l'ARROS gérant et coordonnant l'hôpital et la médecine de proximité; l'AREPS qui développera des actions de dépistage, de prévention et d'éducation (PMI, médecine scolaire et Comités d'Education pour la Santé y seront rattachés); l'ARSEP qui agira sur les facteurs de risque environnementaux et les conditions de travail (elle rassemblera la Médecine du Travail, les services environnementaux des DRASS et des CRAM, les diverses agences de veille sanitaire et de consommation, etc.). L'activité des laboratoires pharmaceutiques sera contrôlée, la recherche et la formation repassant dans le domaine public.
Au niveau européen et mondial, les prérogatives et l'indépendance de l'Agence Européenne du Médicament et de l'Organisation Mondiale de la Santé seront renforcées.
Pour les Verts du Gers,
Olivier Labouret.

1 commentaire:

susane a dit…

Tous les conseils que vous avez partagés sont adorables !!! Merci.

voyance par mail