Pour rappel, l’action test Gers Amont lancée par l’Agence de l’eau, conduite par le conseil général a pour but d’évaluer des pratiques pour diminuer l’impact des pesticides sur l’eau. Elle doit servir d’exemple dans le Bassin Adour Garonne et plus largement en France pour aider à mettre en œuvre la directive européenne sur l’eau qui demande à restaurer un bon état des eaux pour 2015.
L’action test a 3 volets, elle vise 3 catégories d’usagers : les agriculteurs, les collectivités et les particuliers. Nous participons au comité de pilotage et essayons d’être actifs au niveau des propositions sans oublier de pointer du doigt les insuffisances et les incohérences de ce genre d’entreprise destinée plus à faire durer un système qu’à le bousculer. Concernant l’agriculture, les mesures engagées et surtout celles qui ne le sont pas, amènent à faire de cette action une véritable « arnaque », sans ambition, sans objectifs de résultats mais qui coûte cher puisque déjà 5,3 millions d’euros viennent de profiter à quelques agriculteurs, la plupart maïsiculteurs bénéficiant déjà largement de la PAC et ne remettant pas en cause leurs pratiques.
Pour l’instant le seul point positif de cette action est qu’elle fait prendre conscience de la problématique pesticides et de leur responsabilité à cet égard aux collectivités, surtout les grosses : la ville d’Auch et le Conseil général. Les collectivités rurales, une cinquantaine, sont en retrait : peu concernées par l’enjeu pour des raisons culturelles ou par manque d’information de la part des maires ruraux liés à l’agriculture. De plus elles sont prises en main par la CACG (Cie des Coteaux de Gascogne qui gère l’eau et les barrages au profit de l’agriculture irriguée et des coopératives dont une partie du chiffre d’affaire se fait sur la vente des produits phytos). La CACG (voir NDLR en fin d'article...) propose donc à ces communes de gérer les phytos mais considère, comme nous l’avons entendu souvent, qu’il est impossible de s’en passer. L’action test va juste leur permettre de renouveler leur matériel de pulvérisation, d’acquérir un doseur, chose que la plupart n’avaient même pas !
Par contre la ville d’Auch montre un réel intérêt pour réduire l’utilisation des phytos en modifiant les pratiques de ses services, des résultats sont déjà tangibles : les quantités utilisées ont diminué, des molécules sont abandonnées, certaines surfaces ne sont plus désherbées, des pratiques alternatives sont employées (mulch, plantes couvre sol, désherbage mécanique et bientôt thermique..), le choix de plantes plus résistantes aux maladies et à la sécheresse est étudié, une réflexion sur les économies d’eau va démarrer. Les jardiniers et les techniciens des services municipaux ont l’air motivés par ce défi qu’ils se sont lancés.
Idem au Conseil général qui veut s’engager dans ce sens pour la gestion de ses espaces verts et des bords de routes dont il vient d’hériter avec la décentralisation.
Concernant les particuliers, aucune action n’a été entreprise pour l’instant à part une réflexion pour récupérer les emballages. Nous avons communiqué toutes les expériences en cours dans certaines communes et auprès de jardineries. Finalement il a été décidé, avant « d’attaquer » les jardineries, de faire de la sensibilisation auprès des particuliers au travers de journées d’information , appelées d’abord jardiner sans pesticides puis dans un dans un 2ème temps jardiner sans polluer pour ne pas froisser certaines susceptibilités agricoles…
Ce sera les 1,2 et 3 Juin dans le cadre des journées nationales des jardins. Cela se passera au jardin Ortholan à Auch (jardin public, fréquenté par les familles au centre ville) et sur les berges du Gers où interviendra l’association Arbres et Paysages. Les jardiniers et techniciens de la ville animeront des ateliers où ils montreront leurs nouvelles pratiques et leur matériel, des stands ( 12m2+tables et grilles d’expo) seront mis à disposition pour les partenaires de l’action test dont les associations environnementales et l’UFC. Les collectivités rurales, les gestionnaires d’espaces verts (golfs..) seront invités le 1er jour. Des expositions de la MCE(maison de la consommation et de l’environnement avec Eaux et Rivières de Bretagne…) de Rennes seront visibles. Rennes s’est engagé depuis quelques années vers le zéro pesticides.
Nous proposons donc à toutes les associations qui ont une expérience et un savoir à montrer dans le domaine du jardinage sans pesticides à participer à ces journées. Nous pourrions mettre l’accent sur le potager (avec des maraîchers bio et amateurs), proposer des alternatives aux pesticides via des livres, insister sur le lien entre pesticides et santé, élargir à l’aspect économie d’eau…
Nous avons proposé de faire en même temps une projection du film « pesticides non merci » qui traite des dangers et des alternatives aux pesticides. Des contacts doivent être pris avec le cine 32.
Sans rêver nous pensons que cette manifestation peut être l’occasion de rendre nos propositions visibles et d’alerter sur ce danger invisible pour l’environnement et la santé que sont les pesticides. De plus il faut savoir que dans la zone de l’action test gers Amont, se profile le projet d’un dépôt interdépartemental de pesticides, classé Sévéso. Ces journées peuvent nous aider à sensibiliser l’opinion sur ce dossier d’autant plus aberrant qu’il se situe dans un périmètre où l’on prétend essayer de réduire l’impact des pesticides.
NDLR - En date du 8 janvier 2007 dans le cadre de cette Action test Gers Amont, la CACG a adressé un courrier aux mairies de la zone, dont l'objet est : Amélioration des pratiques phytosanitaires dans les communes.
Démarche en trois étapes :
1. Enquête auprès du maire et de l'agent communal en charge des traitements phytosanitaires...
2. Deux demi-journées de formation gratuites (20 et 21 février 2007), organisées par le Conseil Général, le CNFPT, le Centre de Gestion 32 et la CACG et consacrées "au raisonnement de la protection phytosanitaire, à la réglementation et à la prévention des risques pour l'individu et pour l'environnement, ainsi qu'aux aspects pratiques de choix et de réglage des matériels. La participation à ces "journées" conditionne l'obtention d'aides de l'Agence de l'Eau Adour-Garonne.
3. Les aides. Elles concernent :
- l'aménagement d'un local phytosanitaire, l'achat d'armoire, de rayonnage et de vestiaire : taux d'aide 35 %.
- l'achat de pulvérisateur à dos, traîné ou porté, l'achat de pompe hydraulique " Dosatron", les équipements de protection individuelle (masque et lunettes, gants, combinaison, bottes) : taux d'aide de 70 %.
C'est ainsi que ma petite commune va toucher une subvention (2050 euros) afin de pouvoir stocker davantage de phytosanitaires et acheter une combinaison pour son employé municipal qui va ainsi pouvoir "arroser" sans risque pour sa santé...
Mais pour la nôtre, pour la préservation de l'environnement et de l'eau en particulier, rien !
Même le renouvèlement de la "binette" rouillée pour n'avoir pas servi depuis le début du règne des désherbants n'est pas prévu...
Pas la moindre allusion à des pratiques alternatives qui, si elles sont mises en place par la mairie d'Auch et le Conseil Général (mais eux ont les moyens d'avoir des services techniques à la pointe du progrès pour peu que la volonté soit présente), auraient tout aussi bien pû faire partie de la formation de nos employés municipaux et de la possibilité de subventionner l'achat du matériel qui va avec.
CACG et Agence de l'Eau Adour-Garonne sont encore imperméables à ces alternatives...
Mais ce ne sont pas les seules... les journées ou plutôt demi-journées n'ayant pas eu lieu fautes d'un nombre suffisant de candidats. Les subventions qui étaient conditionnées à cette formation seront-elles tout de même distribuées ?
Pour l’instant le seul point positif de cette action est qu’elle fait prendre conscience de la problématique pesticides et de leur responsabilité à cet égard aux collectivités, surtout les grosses : la ville d’Auch et le Conseil général. Les collectivités rurales, une cinquantaine, sont en retrait : peu concernées par l’enjeu pour des raisons culturelles ou par manque d’information de la part des maires ruraux liés à l’agriculture. De plus elles sont prises en main par la CACG (Cie des Coteaux de Gascogne qui gère l’eau et les barrages au profit de l’agriculture irriguée et des coopératives dont une partie du chiffre d’affaire se fait sur la vente des produits phytos). La CACG (voir NDLR en fin d'article...) propose donc à ces communes de gérer les phytos mais considère, comme nous l’avons entendu souvent, qu’il est impossible de s’en passer. L’action test va juste leur permettre de renouveler leur matériel de pulvérisation, d’acquérir un doseur, chose que la plupart n’avaient même pas !
Par contre la ville d’Auch montre un réel intérêt pour réduire l’utilisation des phytos en modifiant les pratiques de ses services, des résultats sont déjà tangibles : les quantités utilisées ont diminué, des molécules sont abandonnées, certaines surfaces ne sont plus désherbées, des pratiques alternatives sont employées (mulch, plantes couvre sol, désherbage mécanique et bientôt thermique..), le choix de plantes plus résistantes aux maladies et à la sécheresse est étudié, une réflexion sur les économies d’eau va démarrer. Les jardiniers et les techniciens des services municipaux ont l’air motivés par ce défi qu’ils se sont lancés.
Idem au Conseil général qui veut s’engager dans ce sens pour la gestion de ses espaces verts et des bords de routes dont il vient d’hériter avec la décentralisation.
Concernant les particuliers, aucune action n’a été entreprise pour l’instant à part une réflexion pour récupérer les emballages. Nous avons communiqué toutes les expériences en cours dans certaines communes et auprès de jardineries. Finalement il a été décidé, avant « d’attaquer » les jardineries, de faire de la sensibilisation auprès des particuliers au travers de journées d’information , appelées d’abord jardiner sans pesticides puis dans un dans un 2ème temps jardiner sans polluer pour ne pas froisser certaines susceptibilités agricoles…
Ce sera les 1,2 et 3 Juin dans le cadre des journées nationales des jardins. Cela se passera au jardin Ortholan à Auch (jardin public, fréquenté par les familles au centre ville) et sur les berges du Gers où interviendra l’association Arbres et Paysages. Les jardiniers et techniciens de la ville animeront des ateliers où ils montreront leurs nouvelles pratiques et leur matériel, des stands ( 12m2+tables et grilles d’expo) seront mis à disposition pour les partenaires de l’action test dont les associations environnementales et l’UFC. Les collectivités rurales, les gestionnaires d’espaces verts (golfs..) seront invités le 1er jour. Des expositions de la MCE(maison de la consommation et de l’environnement avec Eaux et Rivières de Bretagne…) de Rennes seront visibles. Rennes s’est engagé depuis quelques années vers le zéro pesticides.
Nous proposons donc à toutes les associations qui ont une expérience et un savoir à montrer dans le domaine du jardinage sans pesticides à participer à ces journées. Nous pourrions mettre l’accent sur le potager (avec des maraîchers bio et amateurs), proposer des alternatives aux pesticides via des livres, insister sur le lien entre pesticides et santé, élargir à l’aspect économie d’eau…
Nous avons proposé de faire en même temps une projection du film « pesticides non merci » qui traite des dangers et des alternatives aux pesticides. Des contacts doivent être pris avec le cine 32.
Sans rêver nous pensons que cette manifestation peut être l’occasion de rendre nos propositions visibles et d’alerter sur ce danger invisible pour l’environnement et la santé que sont les pesticides. De plus il faut savoir que dans la zone de l’action test gers Amont, se profile le projet d’un dépôt interdépartemental de pesticides, classé Sévéso. Ces journées peuvent nous aider à sensibiliser l’opinion sur ce dossier d’autant plus aberrant qu’il se situe dans un périmètre où l’on prétend essayer de réduire l’impact des pesticides.
Pour les Amis de la Terre,
Martine Delmas
Contact : 05 62 66 22 76 - delmas.mjj@voila.fr
Contact : 05 62 66 22 76 - delmas.mjj@voila.fr
NDLR - En date du 8 janvier 2007 dans le cadre de cette Action test Gers Amont, la CACG a adressé un courrier aux mairies de la zone, dont l'objet est : Amélioration des pratiques phytosanitaires dans les communes.
Démarche en trois étapes :
1. Enquête auprès du maire et de l'agent communal en charge des traitements phytosanitaires...
2. Deux demi-journées de formation gratuites (20 et 21 février 2007), organisées par le Conseil Général, le CNFPT, le Centre de Gestion 32 et la CACG et consacrées "au raisonnement de la protection phytosanitaire, à la réglementation et à la prévention des risques pour l'individu et pour l'environnement, ainsi qu'aux aspects pratiques de choix et de réglage des matériels. La participation à ces "journées" conditionne l'obtention d'aides de l'Agence de l'Eau Adour-Garonne.
3. Les aides. Elles concernent :
- l'aménagement d'un local phytosanitaire, l'achat d'armoire, de rayonnage et de vestiaire : taux d'aide 35 %.
- l'achat de pulvérisateur à dos, traîné ou porté, l'achat de pompe hydraulique " Dosatron", les équipements de protection individuelle (masque et lunettes, gants, combinaison, bottes) : taux d'aide de 70 %.
C'est ainsi que ma petite commune va toucher une subvention (2050 euros) afin de pouvoir stocker davantage de phytosanitaires et acheter une combinaison pour son employé municipal qui va ainsi pouvoir "arroser" sans risque pour sa santé...
Mais pour la nôtre, pour la préservation de l'environnement et de l'eau en particulier, rien !
Même le renouvèlement de la "binette" rouillée pour n'avoir pas servi depuis le début du règne des désherbants n'est pas prévu...
Pas la moindre allusion à des pratiques alternatives qui, si elles sont mises en place par la mairie d'Auch et le Conseil Général (mais eux ont les moyens d'avoir des services techniques à la pointe du progrès pour peu que la volonté soit présente), auraient tout aussi bien pû faire partie de la formation de nos employés municipaux et de la possibilité de subventionner l'achat du matériel qui va avec.
CACG et Agence de l'Eau Adour-Garonne sont encore imperméables à ces alternatives...
Mais ce ne sont pas les seules... les journées ou plutôt demi-journées n'ayant pas eu lieu fautes d'un nombre suffisant de candidats. Les subventions qui étaient conditionnées à cette formation seront-elles tout de même distribuées ?
Michel Bordes
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