Les déchets dans le Gers : on peut encore mieux faire

Un forum sur la prévention des déchets va se tenir à Mirande le 4 Avril : nous ne pouvons que soutenir cette initiative de Trigone, syndicat mixte départemental, d’autant plus que nous demandons des actions dans ce sens depuis de nombreuses années. En effet, la meilleure façon, et la plus économique, de gérer les déchets est de ne pas en créer ou de les réduire au maximum. Petit à petit donc la gestion des déchets progresse dans le département, il reste cependant beaucoup à faire.
Le Plan départemental d’élimination des déchets ménagers adopté en 2002 prévoyait l’installation de 26 déchetteries pour fin 2004, cet objectif n’est toujours pas atteint. Celles de Gimont ou de l’Isle Jourdain, par exemple, à l’étude depuis 2002 ne sont pas réalisées. C’est encore la décharge municipale de l’Isle Jourdain, non conforme à la règlementation et dont les effluents ne sont même pas traités, qui fait office de déchetterie, offrant un spectacle lamentable à tous ceux qui rentrent dans le Gers depuis Toulouse par la RN124.
Afin de limiter le volume des déchets en décharge, la collecte de la fraction fermentescible des ordures ménagères devait être mise en place en 2006 pour les villes les plus importantes, elle n’est même pas à l’étude. Sous l’impulsion de Trigone, une sensibilisation au compostage individuel a démarré : quelques composteurs viennent d’être distribués à titre expérimental par la ville d’Auch, pour les autres secteurs du département l’objectif de 5% des foyers équipés devrait être atteint pour fin 2007 (contacter Trigone au 05 62 61 25 15 pour se procurer un composteur).
Pour aller plus loin nous proposons, comme cela se fait avec succès dans d’autres départements, la création rapide de petites platesformes de compostage, gérées par des collectivités ou des agriculteurs où chacun, particulier, professionnel ou commune, pourrait apporter ses déchets verts puis les récupérer sous forme de compost.
Car la mise en décharge ou en centre d’enfouissement, pour faire plus moderne, concerne encore un volume trop important de déchets pour un coût sans cesse croissant et des résultats imparfaits. Sur les 3 sites d’enfouissement, Le Houga n’est toujours pas mis en conformité, les autres rencontrent quelques difficultés pour traiter leurs effluents.
Quant aux anciennes décharges et aux dépôts non contrôlés, sources de pollutions non négligeables, ils doivent être réhabilités rapidement car certains sont encore illégalement utilisés par des particuliers, des professionnels et même des communes pour poser des gravats plus ou moins bien triés et des déchets verts parfois brûlés au lieu d’être amenés en déchetteries. Ces pratiques auraient dû cesser depuis longtemps.
Pour atteindre les objectifs du plan départemental, diminuer le volume et le coût du traitement des déchets, il nous paraît indispensable de mobiliser d’avantage tous les acteurs : élus, consommateurs, professionnels, commerçants. Il faut aussi développer l’information et la sensibilisation des citoyens sur une façon de consommer moins pourvoyeuse de déchets, sur le tri et sur les enjeux environnementaux et économiques d’une bonne gestion des déchets. Pour l’instant les actions dans ce domaine nous paraissent largement insuffisantes. Pourquoi ne pas responsabiliser les usagers en proposant une taxe liée à la quantité de déchets produits par foyer ou par commune : ce système a le mérite d’être plus équitable et de faire baisser rapidement le volume collecté comme le montrent les exemples de communes qui ont fait ce choix.
Enfin, les années passent et les centres d’enfouissement existants se remplissent. Par contre la réflexion collective avec les associations environnementales proposée par Trigone sur les futures solutions de remplacement des sites actuels ou des techniques alternatives de traitement des déchets n’a pas encore vu le jour. Pourtant ces décisions se préparent longtemps à l’avance, les délais étant très longs entre les études, les prises de décision et les réalisations de projets. Ce n’est pas dans l’urgence que les meilleures décisions sont prises, et en cas d’absence de solution réfléchie, la volonté affichée par nos élus de maintenir une gestion publique des déchets tiendra t'elle devant des projets privés livrés clés en main comme celui qui se profile à Aubiet ?

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