mardi 3 avril 2007

Action test Gers Amont : La pollution toujours subventionnée

C’est désormais une réalité incontestable : les rivières du Gers sont polluées de façon chronique par les pesticides dont l’agriculture intensive dans sa course aux rendements ne peut plus se passer.
Pour preuve, l’Agence de l’Eau Adour Garonne a lancé sur le Gers Amont, de Chélan à Preignan, une expérimentation pour tester des mesures destinées à faire baisse ces pollutions nuisibles pour l’environnement, notre sant… et notre porte monnaie car elles rendent l’eau du robinet de plus en plus chère.
L’action Test vise les agriculteurs, les collectivités et les particuliers : pour ces 2 derniers des actions sont entreprises qui devraient tôt ou tard porter leurs fruits. Par contre, pour l’agriculture, au vu des mesures engagées, il n’y a pas de quoi être optimiste. Car il n’est pas question de toucher aux pratiques actuelles sauf à les encadrer un peu. Ainsi le recours au non labour, mesure la plus souscrite par les agriculteurs de la zone, permet certes de lutter contre l’érosion mais implique un recours systématique au glyphosate (roundup) que l’on retrouve de plus en plus dans l’eau. L’autre mesure phare est la rotation des cultures : mais à quoi cela sert-il de remplacer le maïs qui nécessite 2 à 3 traitements par des céréales d’hiver qui en réclament au moins le double ? Le remède risque d’être pire que le mal !
Le bilan de l’action Gers Amont a donc toutes les chances de ressembler à ce que l’on peut voir en ce moment à la station d’eau potable de Labarthe : une « clinique » de l’eau cernée par des champs oranges témoins d’un désherbage toujours bien présent.
Le bilan financier quant à lui frise l’indécence: plus de 5 millions d’euro répartis entre quelques dizaines d’agriculteurs qui vont pouvoir continuer à polluer en utilisant des pulvérisateurs de précision subventionnés par l’Agence de l’Eau. Soit 14 fois plus que les aides attribuées aux contrats d’aide à la bio ou Natura 2000 pour tout le Gers en 2007 ! Pourtant eux garantissent une vraie diminution des pollutions.
Enfin, , signalons, dans cette zone Gers Amont censée être exemplaire dans la lutte contre les pollutions diffuses, un projet bien avancé de stockage interdépartemental de pesticides classé Sévéso à cause du volume et de la dangerosité des produits concernés.
Alors question : est ce vraiment ça le développement durable tant annoncé ?

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