"Le Petit Journal" et les écolos...

Monsieur le Rédacteur,

Lecteur occasionnel du "Petit Journal", votre article "Campagne à la hussarde." a retenu mon attention et j'en approuve globalement le contenu. Je veux dire par-là que je réprouve moi aussi et dénonce cet affichage publicitaire quand il se fait "au mépris des règles". Il s'agit-là
d'une absence totale de sens civique et de pure goujaterie.
Ceci dit, vous me pardonnerez de mettre la Gauche comme la Droite dans le même sac en la matière, car je veux me placer sur un plan plus général et bien plus grave, disons sociétal pour faire sérieux. J'ai donc quelques remarques à formuler.
D'abord, en effet, que font les Pouvoirs publics ? Comme vous le déplorez : pas grand chose ! Sauf peut-être quand il s'agit, comme c'est le cas ici, de verbaliser de malheureuses associations sans défense et sans audience. Par contre, il semblerait qu'on tolère sans état d'âme, un lourd affichage qui défigure chaque jour un peu plus l'entrée de nos villes et villages. Légale ou pas, cette débauche de panneaux hideux dont un certain nombre sont posés à la sauvette et en infraction sont un scandale permanent, une agression visuelle qu' aucune presse ne dénonce !
Cette même presse, il est vrai, encombre ses pages des placards de ces mêmes annonceurs. On comprend pourquoi, elle reste donc si discrète et quasiment muette ! Il est vrai que cette manne publicitaire qu'elle reçoit, serait le prix à payer de son indépendance. Tu parles ! En fait, de sa survie, plutôt. Cela je veux bien le croire. Et voilà, par exemple, qui grandirait "Le Petit Journal" (et son équipe rédactionnelle), s'il se lançait dans une série d'enquêtes, s'il entamait une croisade contre ces abus qu'il dénonce si courageusement ! Qu'en pense-t-il ? Mais que d'ennemis puissants ne manquerait-il pas de se créer ! En revanche, combien de lecteurs reconnaissants ?
Si cela était, je serais le premier d'entre eux à m'abonner.
Mais trêve de plaisanterie : s'en prendre aux " écolos " ( façon de les désigner pas très sympa d'ailleurs ), c'est leur faire un mauvais procès quand on connaît leur engagement, leur dénonciation inlassable de ce genre de pratiques. En somme, vous auriez voulu qu'ils fissent et, demain qu'ils fassent, le sale boulot que personne ne veut faire. et, pour tout le reste, ils resteraient les oubliés de la presse et des médias en général - sauf quand il s'agit de les démolir et de les tourner en ridicule ! Vous savez très bien ce que je veux dire. Avec mes meilleures
salutations écologiques.

Claude Arrieu
32810 Preignan