L'UNION EUROPEENNE a décidé de modifier radicalement sa politique agricole en 2013 ouvrant ainsi une période de doutes. Les décisions qui seront prises auront un impact important pour l'emploi, les zones rurales, l'environnement ainsi que pour d'autres secteurs économiques comme le tourisme. Le tournant pris en 1992 a été funeste. La Commission européenne a transformé l'agriculture en monnaie d'échange pour obtenir des concessions pour l'industrie européenne et surtout pour les services comme les banques, les transports, les télécommunications, les assurances, la distribution ou le tourisme. Cette décision a engendré la perte de centaines de milliers d'emplois agricoles et a provoqué une crise sociale grave.
Incapable de voir la réalité de la crise financière et économique, enfermée dans une idéologie dépassée, la Commission européenne, avec la complicité des États membres et en particulier de la France, libéralise le marché du lait. La dégringolade des prix payés aux producteurs a été telle que des dizaines de milliers de paysans ne peuvent plus vivre de leur activité. Sur chaque litre produit ils perdent jusqu'à 10 cents d'euros ! Du sud-ouest de la France, à la Tchéquie, de la Wallonie au sud de l'Allemagne des millions de litres ont été jetés dans les champs pour réveiller les politiques. La réponse de l'Europe et de la France est pitoyable. Se gardant bien de trouver une solution sur le long terme, les aides annoncées par M. Sarkozy (prêts bonifiés, avances de trésoreries, reports de charge sociales) ne répondent pas à la revendication centrale : une rémunération juste et équitable à la hauteur du travail des paysannes et des paysans. La grève du lait n'aura-t-elle donc servi à rien ? Elle aura en tout cas permis aux multinationales qui voyaient les factures impayées s'accumuler chez les éleveurs de récupérer leur argent. Les profits de ces entreprises sont sauvés !
La PAC est devenue folle. Pour autant faut-il se débarrasser de la seule véritable politique européenne ? Plus que jamais l'Europe doit conserver et renforcer cette volonté de construire un avenir agricole commun à tous ses états membres et à toutes ses régions. L'objectif central de cette réforme est de nourrir nos concitoyens avec des produits de qualité sur le long terme. Pour plus de 20 millions d'européens la question de savoir ce que l'on va manger à sa faim reste une réalité. Les statistiques fiables en ce domaine ne sont pas légion et la FAO lorsqu'elle publie des chiffres de la faim dans le monde se garde bien de mettre son nez dans les affaires internes des puissants.
Les décisions prises à Bruxelles ne doivent pas découler des obligations prises à l'OMC. Une rupture à ce niveau est donc indispensable et urgente. En rééquilibrant ses productions entre les céréales et les protéagineux comme le soja, l'agriculture européenne assurera son autonomie et arrêtera d'être une nuisance sur les marchés internationaux. Les régions ont un rôle à jouer. Elles doivent appuyer concrètement les éleveurs de leurs départements pour renforcer l'autonomie des fermes. Cette liaison entre l'élevage et les cultures est indispensable pour redonner une cohérence agronomique à notre production alimentaire. Cela renforcera l'autonomie des éleveurs en réduisant leur vulnérabilité quand les cours des matières premières s'envolent sur les marchés mondiaux.
La demande des consommateurs pour des produits issus de l'agriculture biologique est en croissance constante. L'Europe doit répondre à cette attente. Pour convertir dans un premier temps 25 % de notre production, il est nécessaire de réformer en profondeur la recherche agronomique. Elle était centrée depuis sa création sur le développement de l'agriculture industrielle. Elle s'est focalisée ces dernières quinze dernières années sur les biotechnologies, les OGM, refusés par une majorité des citoyens et des états membres et qui doivent être interdits tant au niveau de nos cultures que de nos importations. L'agriculture biologique moderne ne signifie pas un retour à des techniques ancestrales mais une nouvelle coopération entre les paysans et les chercheurs puis très rapidement être diffuser dans l'enseignement professionnel. Le rôle des paysans dans la préservation des semences végétales et des espèces animales doit être reconnu, ce qu'admet maintenant la FAO. Ce développement de l'agriculture biologique doit se réaliser sans diminuer les exigences sociales et environnementales. Il peut se faire à budget constant. Il s'agit juste de changer profondément le mode de distribution des subventions qui aujourd'hui bénéficient à l'agriculture industrielle et productiviste.
En 1962, la première politique agricole commune promettait aux paysans des revenus décents, équivalents à ceux des autres secteurs économiques. Aujourd'hui nous sommes loin du compte. Les agrculteurs et les éleveurs en faillite se comptent par centaine de milliers dans les états membres. Plus de trois millions d'emplois sont en jeu. La crise sociale est profonde et violente. La réorganisation de la PAC doit nous mener à la souveraineté alimentaire en relocalisant les productions dont nous avons besoin sur l'ensemble des territoires. Pour y parvenir, l'Europe doit veiller à un équilibre interne entre l'offre et la demande. Les nouvelles organisations communes de marché nécessaires garantiront un prix plancher couvrant les coûts de production et offrant une rémunération correcte aux producteurs. La production devra être correctement répartie entre les pays de l'Union, entre les régions et entre les paysans. Aujourd'hui, certains pays membres de l'Est de l'Europe sont contraints d'importer de grandes quantités alimentaires pour couvrir leurs besoins. La situation actuelle est source de tensions et d'injustices. Certaines régions devront par conséquent désintensifier leurs production hors-sols, ce qui aura des conséquences bénéfiques sur le moyen terme, comme pour la qualité de l'eau et les pollutions des algues, comme vient de le reconnaître par exemple un rapport du Préfet des Côtes d'Armor. Les associations environnementalistes du Danemark et des Pays-Bas sont également conscientes de l'absolue nécessité de cette désintensification.
L'urgence climatique concerne également fortement l'agriculture qui est responsable de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre. La séparation entre élevages et cultures a induit une utilisation irresponsable d'engrais chimiques dérivés d'énergies fossiles comme le pétrole qui produisent un des gaz les plus nocifs, le dioxyde d'azote. Une calorie alimentaire de tomate produite hors-sol engloutit 500 calories fossiles. Quelle civilisation peut continuer dans cette direction ?
Incapable de voir la réalité de la crise financière et économique, enfermée dans une idéologie dépassée, la Commission européenne, avec la complicité des États membres et en particulier de la France, libéralise le marché du lait. La dégringolade des prix payés aux producteurs a été telle que des dizaines de milliers de paysans ne peuvent plus vivre de leur activité. Sur chaque litre produit ils perdent jusqu'à 10 cents d'euros ! Du sud-ouest de la France, à la Tchéquie, de la Wallonie au sud de l'Allemagne des millions de litres ont été jetés dans les champs pour réveiller les politiques. La réponse de l'Europe et de la France est pitoyable. Se gardant bien de trouver une solution sur le long terme, les aides annoncées par M. Sarkozy (prêts bonifiés, avances de trésoreries, reports de charge sociales) ne répondent pas à la revendication centrale : une rémunération juste et équitable à la hauteur du travail des paysannes et des paysans. La grève du lait n'aura-t-elle donc servi à rien ? Elle aura en tout cas permis aux multinationales qui voyaient les factures impayées s'accumuler chez les éleveurs de récupérer leur argent. Les profits de ces entreprises sont sauvés !
La PAC est devenue folle. Pour autant faut-il se débarrasser de la seule véritable politique européenne ? Plus que jamais l'Europe doit conserver et renforcer cette volonté de construire un avenir agricole commun à tous ses états membres et à toutes ses régions. L'objectif central de cette réforme est de nourrir nos concitoyens avec des produits de qualité sur le long terme. Pour plus de 20 millions d'européens la question de savoir ce que l'on va manger à sa faim reste une réalité. Les statistiques fiables en ce domaine ne sont pas légion et la FAO lorsqu'elle publie des chiffres de la faim dans le monde se garde bien de mettre son nez dans les affaires internes des puissants.
Les décisions prises à Bruxelles ne doivent pas découler des obligations prises à l'OMC. Une rupture à ce niveau est donc indispensable et urgente. En rééquilibrant ses productions entre les céréales et les protéagineux comme le soja, l'agriculture européenne assurera son autonomie et arrêtera d'être une nuisance sur les marchés internationaux. Les régions ont un rôle à jouer. Elles doivent appuyer concrètement les éleveurs de leurs départements pour renforcer l'autonomie des fermes. Cette liaison entre l'élevage et les cultures est indispensable pour redonner une cohérence agronomique à notre production alimentaire. Cela renforcera l'autonomie des éleveurs en réduisant leur vulnérabilité quand les cours des matières premières s'envolent sur les marchés mondiaux.
La demande des consommateurs pour des produits issus de l'agriculture biologique est en croissance constante. L'Europe doit répondre à cette attente. Pour convertir dans un premier temps 25 % de notre production, il est nécessaire de réformer en profondeur la recherche agronomique. Elle était centrée depuis sa création sur le développement de l'agriculture industrielle. Elle s'est focalisée ces dernières quinze dernières années sur les biotechnologies, les OGM, refusés par une majorité des citoyens et des états membres et qui doivent être interdits tant au niveau de nos cultures que de nos importations. L'agriculture biologique moderne ne signifie pas un retour à des techniques ancestrales mais une nouvelle coopération entre les paysans et les chercheurs puis très rapidement être diffuser dans l'enseignement professionnel. Le rôle des paysans dans la préservation des semences végétales et des espèces animales doit être reconnu, ce qu'admet maintenant la FAO. Ce développement de l'agriculture biologique doit se réaliser sans diminuer les exigences sociales et environnementales. Il peut se faire à budget constant. Il s'agit juste de changer profondément le mode de distribution des subventions qui aujourd'hui bénéficient à l'agriculture industrielle et productiviste.
En 1962, la première politique agricole commune promettait aux paysans des revenus décents, équivalents à ceux des autres secteurs économiques. Aujourd'hui nous sommes loin du compte. Les agrculteurs et les éleveurs en faillite se comptent par centaine de milliers dans les états membres. Plus de trois millions d'emplois sont en jeu. La crise sociale est profonde et violente. La réorganisation de la PAC doit nous mener à la souveraineté alimentaire en relocalisant les productions dont nous avons besoin sur l'ensemble des territoires. Pour y parvenir, l'Europe doit veiller à un équilibre interne entre l'offre et la demande. Les nouvelles organisations communes de marché nécessaires garantiront un prix plancher couvrant les coûts de production et offrant une rémunération correcte aux producteurs. La production devra être correctement répartie entre les pays de l'Union, entre les régions et entre les paysans. Aujourd'hui, certains pays membres de l'Est de l'Europe sont contraints d'importer de grandes quantités alimentaires pour couvrir leurs besoins. La situation actuelle est source de tensions et d'injustices. Certaines régions devront par conséquent désintensifier leurs production hors-sols, ce qui aura des conséquences bénéfiques sur le moyen terme, comme pour la qualité de l'eau et les pollutions des algues, comme vient de le reconnaître par exemple un rapport du Préfet des Côtes d'Armor. Les associations environnementalistes du Danemark et des Pays-Bas sont également conscientes de l'absolue nécessité de cette désintensification.
L'urgence climatique concerne également fortement l'agriculture qui est responsable de près de 20% des émissions de gaz à effet de serre. La séparation entre élevages et cultures a induit une utilisation irresponsable d'engrais chimiques dérivés d'énergies fossiles comme le pétrole qui produisent un des gaz les plus nocifs, le dioxyde d'azote. Une calorie alimentaire de tomate produite hors-sol engloutit 500 calories fossiles. Quelle civilisation peut continuer dans cette direction ?
2 commentaires:
Très bon article, comme toujours. Il a le mérite de susciter le commentaire .
Je vous remercie énormément pour toutes vos propositions sur ce site. Vos partages sont très intéressants et fort enrichissants. Félicitations à vous.
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