
Le 1er constat à tirer c’est celui de dissiper les idées reçues selon :
Que la France serait un pays d’immigration massive :
Le dernier rapport de l’INSEE, concernant l’immigration en France vient de paraître. Loin de confirmer les craintes de certains candidats aux élections présidentielles, ce rapport fait état d’un taux relativement constant de cette immigration, passant de 7,4% en 1990 à 8,1% en 2005 pour un total de 4,9 millions de personnes.
Que le taux de fécondité de la France serait largement due aux familles immigrées :
Plus de 7 enfants par femme vers 1970, près de 2,5 aujourd’hui. L’image classique de la famille immigrée surchargée d’enfants ne correspond plus à la réalité.
Qu’accueillir l’immigration c’est accueillir « la misère du monde » :
Contrairement à une idée reçue, ceux qui migrent ne sont pas toujours les plus pauvres. Les migrations qui se profilent aujourd’hui sont assez éloignées de l’immigration de masse de travailleurs manuels et masculins qui partaient avec l’idée du retour. Ce sont désormais les migrations permanentes, aux fins d’emploi, à la recherche d’une meilleure qualité de vie, qui contribuent le plus à la hausse des flux réguliers. Parmi ces migrants des demandeurs d’asile, des étudiants et des travailleurs hautement qualifiés.
Le 2ème constat est de rappeler que la France s’est construite grâce à l’arrivée des peuples qui, au fil du temps, ont traversé le continent et se sont installés sur son sol .
Depuis toujours, les êtres humains ont migré. Toutes les régions du monde gardent les traces de grands courants migratoires. Leurs raisons ont été diverses : conquêtes économiques et politiques, guerres, changements climatiques…
En 1936 des centaines de milliers d’espagnols cherchent refuge en France pour fuir la dictature de Franco.
Après la seconde guerre mondiale (1939-1945) pour la reconstruction la France recrute massivement dans ses colonies Maghreb, Mali, Sénégal….
Beaucoup pour s’établir en France, ont franchi des difficultés considérables et certains ont risqué leur vie.
Il faut aussi rappeler que le rôle historique des migrants est déterminant dans le développement :
- des sociétés d’accueil, car les migrants contribuent par leur travail à la richesse du pays d’accueil,
- des sociétés d’origine car dès leur arrivée les migrants font de la coopération et contribuent au développement de leur pays d’origine. Il faut savoir que les flux financiers des migrants sont du même ordre de grandeur que l’aide publique au développement environ 8 milliards d’euros pour la France. D’ailleurs, ces flux arrivent directement à la base dans les ménages les plus pauvres.
Aujourd’hui, cette contribution est très mal récompensée. Après avoir exploité les migrants, la majorité des prétendants à la présidentielle qui se revendiquent de Jaurès les marginalisent voire tentent de s’en débarasser.
Quelle politique d’immigration ?
En France, en Europe, et partout dans le monde, les Etats contrôlent strictement l’entrée et le séjour des étrangers sur leur territoire. Il est de plus en plus difficile de passer les frontières et d’obtenir les papiers en règle. Ces mesures restrictives produisent des sans papiers et alimentent les filières du travail clandestin.. Ces obstacles poussent les migrants à s’installer plus durablement dans le pays d’accueil, alors que beaucoup préfèreraient aller et venir.
Dans ce contexte, les propositions faites d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale par M. Sarkozy et la détention de l’emblème national par chaque foyer français par Mme Royal sont des solutions fausses et sources de tensions sociales et politiques.
La gauche ne doit plus avoir de complexe dans sa capacité à proposer. On est en droit d’attendre d’elle autre chose que la possession de notre emblème national : une volonté d’assumer.
Affirmer une politique de gauche, c’est offrir une politique cohérente de l’immigration qui soit conforme à l’universalité des droits.
Vivre ensemble, c’est garantir « l’égalité des droits à chacun ».
Reconnaître le droit de circuler librement à chacun est un préalable et un objectif.
Peut-on admettre la libre circulation des marchandises et des capitaux alors que celle des personnes est considérée comme hors de propos ?
C’est le système économique mondial qu’il faut transformer en donnant une juste place au bien être des populations, en respectant les droits économiques et sociaux de chacun sur la planète.
Car l’arrêt des flux migratoires des pays pauvres vers les pays riches est-il possible tant que les richesses de la planète ne sont pas mieux réparties?
Car l’arrêt des flux migratoires des pays pauvres vers les pays riches est-il possible tant que les richesses de la planète ne sont pas mieux réparties?
Fatma ADDA,
Candidate des Verts 32 pour les législatives
1re circonscription du Gers
Candidate des Verts 32 pour les législatives
1re circonscription du Gers
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